Les militants UMP de Basse-Normandie se sont déplacés en nombre ce dimanche pour cette consultation inédite à l'UMP.
Consultation inédite et résultat définitif encore incertain ce lundi matin puisque les deux candidats se proclament l'un et l'autre vainqueurs.
Quoi qu'il en soit, et en attendant l'arbitrage de la commission interne chargée de valider le scrutin, les résultats dans la région sont les suivants :
Jean-François Copé arrive en tête dans le Calvados avec 54% des voix, tandis que François Fillon réalise un score mémorable dans l'Orne, avec 69,5% des suffrages et arrive en tête dans la Manche avec un résultat plus serré de 51%.
Dans les trois départements, le taux de participation a largement dépassé les 50%.
Le reportage de Marc Sadouni et Jean-Michel Guillaud
Foire d'empoigne et cacophonie
Le vote des adhérents pour désigner un nouveau président à l'UMP a donc tourné à la foire d'empoigne ce dimanche, Jean-François Copé et François Fillon revendiquant chacun la victoire tandis que la commission interne chargée de valider le scrutin s'est dit dans la nuit incapable d'annoncer qui avait gagné.
A 23H30, alors qu'une pluie d'annonces de contestations s'était abattue sur le scrutin, Jean-François Copé a le premier revendiqué la victoire au siège de l'UMP, prenant son rival de vitesse.
"Les militants et les militants de l'UMP viennent aujourd'hui de m'accorder la majorité de leurs suffrages et ainsi de m'élire comme président de l'UMP", a-t-il lancé devant ses partisans. Son entourage a assuré qu'il avait " 1 000 voix" d'avance sur François Fillon.
Peu après, c'était au tour de l'ancien Premier ministre de venir annoncer sa "courte victoire de 224 voix", tout en prévenant que ses résultats devaient être officialisés par la commission interne du parti, la Cocoe.
"Je ne laisserai pas la victoire échapper aux militants", a-t-il averti, reprenant une phrase lancée en 2008 par Ségolène Royal lors du délétère congrès du PS à Reims, où elle contestait la victoire à sa rivale Martine Aubry.
Dans la nuit, peu avant 04H00, la Cocoe a interrompu ses travaux jusqu'à ce lundi 10H00. "Il nous manque les procès-verbaux de 50% des départements. Nous sommes dans l'incapacité de dire qui a gagné", a déclaré son président, Patrice Gélard, en espérant que le vainqueur serait connu dans la journée de lundi.
Une guerre des nerfs dont l'UMP se serait bien passée qui s'est doublée d'accusations de fraudes entre les deux camps.
Dans la soirée, les copéistes ont affirmé avoir constaté des "irrégularités" à Nice, fief des fillonistes Christian Estrosi et Eric Ciotti, et à Paris, où François Fillon est élu.
Dans certains bureaux des Alpes-Maritimes, c'est le décalage entre les bulletins comptabilisés et les émargements qui a jeté le trouble.
Un "capharnaüm", selon l'expression de Valérie Pécresse, pro-Fillon, qui risque de gâcher le premier grand exercice de démocratie interne pour l'UMP, dix ans pile après sa fondation.
Pourtant, tout avait bien commencé, avec une bonne mobilisation parmi les quelque 300 000 adhérents (4 850 en basse-Normandie) et une participation dépassant largement les 50%.
L'enjeu est d'importance. Le vainqueur, qui sera président de l'UMP jusqu'en 2015, aura une longueur d'avance pour la présidentielle de 2017 même si l'échéance décisive sera la primaire de 2016.