La gourou de Lisieux jugée à huis clos par le tribunal correctionnel

Le tribunal correctionnel de Lisieux (Calvados) va juger pendant deux jours à huis clos (lundi et mardi)  une enseignante, âgée de 58 ans, qui était à la tête d'une secte, démantelée en 2007. 

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L'affaire avait fait couler beaucoup d'encre il y a 5 ans...
Une secte, tenue d'une main de fer par une femme, une enseignante, avait été démantelée à Lisieux, dans le Calvados. 
En juin 2007, dans un pavillon, les policiers avaient démantelé une secte où vivaient une vingtaine d'adultes. Tous sous l'emprise d'une femme, enseignante d'anglais dans un lycée pour jeunes en difficulté.
Pendant 6 ans, ce groupe de prière était devenu en prison mentale pour ses adeptes.

La prévenue comparaît pour "abus frauduleux de l'ignorance ou de la faiblesse d'un tiers", dans le cadre de la loi About-Picard de 2001 contre les dérives sectaires qui a introduit cette notion, selon le service d'audiencement du tribunal.
Elle comparaît libre et encourt cinq ans de prison. Le procès, qui se déroule à huis clos, doit durer deux jours.
La prévenue a demandé un renvoi car elle n'a pas d'avocat mais le tribunal le lui a refusé. 
Le compte-rendu d'audience par Laurent Marvyle et Guillaume Legouic
Humiliations sexuelles

Selon Me Pascal Rouiller, avocat d'une des victimes présumées et de sa famille, parties civiles, "les anciens adeptes rapportent avoir connu l'enfer d'une prison mentale sur fond de violences morales, physiques et sexuelles, fruit d'une emprise totale de la part du gourou".
Entièrement soumises, les victimes ont également connu des humiliations sexuelles : des rapports avec des partenaires imposés, que le gourou appelait les "mêlées célestes".

Selon Me Rouiller, une dizaine de victimes présumées directes ou de proches de victimes présumées sont parties civiles et présentes dans la salle pour des faits qui auraient eu lieu entre le 1er janvier 2002 et le 27 juin 2007.

Ce sont les parents d'une des victimes, originaires d'Angers, qui les premiers ont brisé le silence.
Un signalement avait été déposé auprès du parquet d'Angers en 2004, bien avant qu'une enquête soit ouverte.
C'est le combat acharné de ses parents qui a sauvé cette victime. Elle a livré son témoignage à nos confrères des Pays de Loire.
Reportage d'Eric Aubron et Gwénael Rihet...


En octobre 2011, lors d'un colloque à l'Assemblée nationale visant à dresser un bilan 10 ans après le vote de la loi About-Picard, Georges Fenech, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre ces dérives (Miviludes) avait estimé qu'une centaine de procédures judiciaires étaient alors en cours en France.
"Sur une quarantaine de condamnations pour abus de faiblesse, un tiers l'ont été dans le cadre d'un mouvement sectaire", avait-il ajouté.

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