Le sort du chalutier géant battant pavillon allemand, bloqué à Cherbourg car soupçonné de la plus grosse infraction à la législation sur la pêche jamais constatée en France métropolitaine, ne sera pas fixé avant lundi.
"Etant donné le ton que prennent des négociations, on peut exclure" que le sort du bateau soit fixé vendredi, a estimé le procureur de la République de Cherbourg, Eric Bouillard.
Le Maartje Theadora, un navire-usine de 141 mètres de long avec 57 personnes à bord, appréhendé mercredi au large d'Antifer, fait désormais l'objet d'une saisie de la part de la Direction départementale de la mer, selon le parquet.
"Un juge des libertés devrait statuer dans les jours à venir sur le sort du bateau, sur le montant du cautionnement, la confiscation de la marchandise - évaluée à au moins deux millions d'euros - ou du bateau", a poursuivi M. Bouillard.
A moins qu'un accord ne soit trouvé durant le week-end et que l'armateur accepte une procédure pénale comme le plaider coupable par exemple, mais cela semblait peu probable vendredi.
Le chalutier, qui appartient à la Westbank Hochseefischerei GmbH (filiale à 100% de l'armateur allemand Doggerbank Seefischerei GmbH), est soupçonné d'avoir commencé à pêcher du maquereau, comme il l'avait déclaré, puis de s'être mis à pêcher du chinchard sans déclarer ce changement. Les enquêteurs cherchent la raison de cette dissimulation présumée.
Il lui est en outre reproché d'avoir combiné deux filets de pêche pour augmenter ses prises alors que cela est interdit, selon le parquet.
Vers une action de Greenpeace
Dans un communiqué, l'association écologiste Greenpeace affirme "étudier les possibilités de porter plainte pour pêche illégale contre l'armateur du Maartje Theodora et son propriétaire".
Greenpeace "demande aux responsables politiques européens, au premier rang desquels M. Cuvillier, ministre français de la Pêche, de choisir un modèle de pêche durable, notamment en attribuant les quotas d'abord à ceux qui ont les pratiques les plus durables".
Mardi 18 décembre, à Bruxelles, "s'ouvrent à la fois un vote sur les orientations de la réforme de la politique commune des pêches et une réunion pour fixer les quotas de pêche pour 2013", rappelle l'association.