L'hôpital public est seul gestionnaire du service des urgences depuis bientôt un an. Son ancienne associée et voisine, la Polyclinique de Deauville, ne désarme pas.
C'était une première en France: la cogestion d'un service d'urgences par un établissement public, l'hôpital de la Côte Fleurie, et un établissement privé, sa voisine la Polyclinique de Deauville. Les deux acteurs n'arrivant pas à s'entendre, cette expérience avait pris fin 15 mois après son lancement en 2010. Le 16 septembre 2011, l'Agence Régionale de Santé (ARS) prenait acte de cet échec et attribuait la gestion du service des urgences à l'hopital. Le service, hébergé alors dans les locaux de la Polyclinique, avait dû être déménagé. Montant des travaux: près de 2 millions d'euros. Et une ouverture le 31 décembre.
Un an après, le directeur de l'établissement public, Jean-Pierre Coll, se dit satisfait de cette première année de fonctionnement: près de 15 000 patients accueillis cette année avec une moyenne quotidienne de quarante patients.
Mais la Polyclinique de Deauville n'a pas dit son dernier mot. Elle a d'abord maintenu un service d'urgence qui ne dit pas son nom: une permanence médico-chirurgicale (PMC), ouverte 24 h/24. Ce dernier accueille, selon la direction de l'établissement privé, une dizaine de patients par jour, et entretient, selon son homologue du public, "une certaine confusion". Un confusion entretenue par le message d'accueil téléphonique de la Polyclinique qui invite les patients "à taper 1 pour contacter les urgences".
La Polyclinique a également contre-attaqué sur le plan judiciaire. Elle vient d'obtenir, pour un problème de forme, l'annulation, par le tribunal administratif de Caen, de la décision de l'ARS d'attribuer les urgences à l'hôpital. Cette annulation sera officielle au 1er juillet prochain. Les deux établissements doivent à présent constituer un nouveau dossier de candidature.
Pour la Polyclinique, la perte du service des urgences constitue un manque à gagner. Qu'elle refuse de chiffrer. Elle plaide pour un nouveau mariage, au nom de la complémentarité, l'hôpital étant dépourvu d'activité chirurgicale. Actuellement, les patients des urgences de la Côte Fleurie doivent êtres transférés dans un autre établissement (de leur choix) si leur cas nécessite une intervention chirurgicale. Pour l'hôpital, pas question de revenir en arrière.
Reportage de C.Meunier et G.Le Gouic