Une jeune femme qui s'est lancée dans la vente de vêtements en ligne dans le Calvados a été victime de plusieurs escroqueries à la carte bancaire.
On parle souvent des particuliers victimes de fraudes à la carte bancaire, moins des commerçants touchés par cette nouvelle forme de banditisme.
Pourtant, ils sont eux aussi de plus en plus nombreux.
Ainsi dans le Calvados, une jeune femme a-t-elle été victime de plusieurs escroqueries dont le préjudice s'élève en tout à plus de 1 000 euros ce qui représente une grosse somme quand on démarre une activité, comme c'est son cas.
En mai dernier elle a lancé son site, jemhabillepascher.com, site de vente de grandes marques en déstockage. Une activité encore modeste. La jeune femme n'a pas beaucoup de clients.
En novembre dernier, elle a reçu 3 commandes pour des vêtements et des chaussures. Après les vérifications d'usage, tout semblait normal, elle a donc expédié la marchandise à un point relais de Vauréal, dans le Val d'Oise.
C'est en décembre, un mois plus tard, que sa banque l'a alertée.
Les 3 paiements avaient été effectués avec des cartes volées provenant des Etats-Unis. Les titulaires des cartes ont fait savoir qu'ils avaient été victimes de fraudes. L'un d'entre eux a eu jusqu'à 2 000 dollars de retrait sur son compte le même jour.
Le 5 décembre, notre e-commerçante a donc déposé plainte à la gendarmerie de Tilly-sur-Seulles, près de son lieu de résidence. Là, elle apprend qu'elle a affaire à un réseau ultra organisé, capable de tromper les personnes les plus méfiantes. Noms, adresses, tout est faux, mais paraît vrai car l'ordinateur de la jeune femme a été piraté. Quand elle fait une recherche ou une vérification, les fraudeurs sont capables de lui envoyer des réponses sur de fausses pages jaunes plus vraies que nature.
Selon les gendarmes, les cartes utilisées sous de faux noms auraient un rapport avec un vol de sac à main commis à Nantes en 2012. Les recherches sur les adresses IP des faux clients indiquent des comptes domiciliés aux Etats-Unis.
Même Paypal, système de paiement en ligne sécurisé, ne serait plus sûr du tout.
Les escrocs sont capables désormais d'imiter des comptes Paypal. Là, il s'agissait pour la jeune femme d'un panier de 500 euros. Suffisamment méfiante et sur ses gardes, elle pu récupérer la marchandise, mais a perdu les frais de port qui s'élevaient à 150 euros.
Le comble, c'est que les assurances pour lesquelles elle paye des cotisations conséquentes chaque mois ne fonctionnent pas dans son cas. Elle a dû rembourser elle-même les véritables titulaires des cartes bancaires utilisées frauduleusement.
Les gendarmes du Calvados ont transmis les éléments du dossier à leurs collègues du Val d'Oise, lieu d'expédition de la marchandise. l'enquête est en cours.
La fraude à la carte bancaire est devenue un fléau.
Les banques proposent aux commerçants des systèmes pour sécuriser leurs transactions. Moins de 20 % des sites d’e-commerce les utilisent car ce système est plutôt compliqué pour un utilisateur honnête. Chaque banque a également son propre système de vérification, par SMS, mail, carte…. Au bout du compte, cela fait baisser de 30 % le taux de validation des commandes. Mais les banques ont-elles vraiment intérêt à pousser au développement de ce type de sécurisation ? Car on le voit bien avec cette affaire, la vraie victime est le site internet qui est débité de la transaction indûment créditée sur son compte.
La fraude sur internet semble être devenue une industrie.
Le phénomène explose depuis trois ans. Cela correspond quasiment à de nouvelles politiques plus sévères de lutte contre les trafiquants de drogue. Il y a eu transfert d’activités des dealers sur le e-commerce. La fraude sur internet rapporte quasiment autant que le trafic de drogue, avec beaucoup moins de risques. Les peines sanctionnant l’escroquerie à la carte bancaire sont très faibles.