Les fonctionnaires français sont appelés à manifester ce jeudi à l'appel de trois syndicats, CGT, FSU et Solidaires.
A Caen, le rassemblement s'est tenu en fin de matinée place Bouchard et à Lisieux, une vingtaine de personnes s'est rassemblée devant la permanence de la députée PS Clotilde Valter.Un mouvement de grogne qui se cristallise principalement autour des rémunérations et de l'emploi.
Les syndicats encouragent les fonctionnaires à faire part au gouvernement et au président François Hollande, pour lequel les deux-tiers d'entre eux ont voté, d'une certaine "impatience", notamment sur le pouvoir d'achat.
Les images de Caen : 500 personnes environ se sont rassemblées devant la préfecture ce jeudi
"L'heure de la mobilisation a sonné", a affirmé ce jeudi matin Thierry Lepaon, le futur secrétaire général de la CGT. "C'est la première fois depuis que ce gouvernement est présent qu'il y a une mobilisation de cette ampleur", a-t-il dit sur RTL.
La CGT, FSU et Solidaires réclament une revalorisation du point d'indice qui sert de base au calcul des salaires et est gelé depuis 2010.
Ils entendent aussi faire part de leurs revendications sur l'emploi - les créations de postes dans les ministères "prioritaires" (Justice, Police, Education) devant se traduire par de nouvelles suppressions de postes ailleurs -. Ils réclament également l'abrogation de la journée de carence (non indemnisée) en cas d'arrêt maladie, instaurée par le gouvernement Fillon. La mesure, dénoncée unanimement par les syndicats, aurait rapporté moins de 100 millions d'euros.
Pour Thierry Lepaon, dont l'organisation est la première chez les agents, "les questions sont simples et récurrentes : les problèmes de salaires, d'emploi et plus généralement les difficultés qu'ont l'ensemble des fonctionnaires à exercer pleinement la mission qui leur est confiée".
"Les questions sont sur la table, le gouvernement les connaissait avant d'accéder aux responsabilités, il a pris des engagements vis-à-vis des fonctionnaires et il faut qu'il puisse les respecter", a-t-il dit.
Toutefois, la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, a laissé entendre qu'une revalorisation des salaires n'était pas d'actualité.
Elle a reconnu "une situation difficile pour les fonctionnaires", en rappelant toutefois aussitôt "les contraintes budgétaires". Le gouvernement prévoit de maintenir quasiment stable la masse salariale de l'Etat d'ici à 2015 (80,6 milliards d'euros en 2013). Or une hausse de 1% du point d'indice augmente de 800 millions d'euros cette masse salariale et de 1,8 milliard celle des administrations publiques, selon la Cour des comptes.
La ministre a néanmoins souligné que de nombreux sujets seraient abordés lors d'une réunion prévue le 7 février dans le but d'améliorer les conditions de travail des agents, citant l'égalité homme-femme, la formation professionnelle, ou encore les parcours professionnels. Elle a également indiqué qu'elle comptait discuter d'un "nouveau système de primes" en modifiant notamment un dispositif de rémunération au mérite instauré par le précédent gouvernement, la Prime de fonction et de résultat (PFR).