27 ans de prison, assortis d'une peine de sûreté des deux-tiers, ont été requis ce vendredi devant la cour d'assises de l'Orne contre Anthony Dubromel, 43 ans accusé d'avoir battu à mort Clara 4 ans, la fille de sa compagne, en 2010.
"Vous dites que vous ne vouliez pas tuer, mais que vouliez-vous en lui tapant la tête contre la baignoire, que vouliez-vous en la projetant au sol comme un pantin, la tête claquant sur le carrelage, que vouliez-vous en vous déchaînant sur elle avec des coups de pieds", a déclaré l'avocat général David Pamart, égrenant une partie des violences subies par la fillette.
Le corps de Clara avait été retrouvé dans le coffre d'une voiture dans une forêt dans la nuit du 10 au 11 février 2010. L'accusé a dit avoir abandonné le véhicule alors que l'enfant respirait encore.
Il avait ensuite été repéré non loin de là et arrêté le 15 février avec deux plaies au ventre dans la cave d'un manoir où il s'était introduit en cassant une vitre.
"La seule chose que je sais, c'est que je suis un monstre d'avoir fait ça", a déclaré l'accusé à la grand-mère paternelle de Clara, en récidive de cancer, qui lui demandait pourquoi il avait fait ça, ce que Clara avait dit face à sa violence.
Au psychiatre, il a expliqué être épuisé par des soucis de travail et financiers au moment des faits.
La mère de Clara, qui a eu un autre enfant depuis les faits, âgé aujourd'hui de 18 mois, a suivi tout le procès, qui s'est ouvert mercredi, de même que les grands parents paternels, une tante et un oncle. Les familles étaient partie civile avec la grand-mère maternelle de Clara, qui n'était pas présente au procès.
"Cela a peut-être un rapport" avec sa fille née d'une autre union qui aurait exprimé une certaine jalousie vis-à-vis de Clara, "c'est un mélange de tout", a ajouté l'ancien employé dans un magasin de bricolage.
Les experts ont souligné la personnalité angoissée et impulsive de l'accusé, et le possible impact de la maltraitance de sa mère par son père. La violence de l'accusé, que les avocats de parties civiles considèrent comme manipulateur, est d'autant plus étonnante que le beau-père et l'enfant avaient, selon les experts, de bons rapports.
Anthony Dubromel, qui a tenté de se suicider en prison dans la nuit de dimanche à lundi, avait déjà été condamné, en 1997, pour des coups sur un enfant de 4 mois né d'une autre union.
"La maman de Clara risque d'être déçue par l'audience. Elle n'aura pas toutes les réponses", a souligné le président de la cour Erik Tessereau pendant l'audience.
Le verdict sera rendu vendredi soir.