Après la prolongation de 15 jours de la trêve hivernale, en raison des intempéries, des associations d'aide aux plus démunis ont demandé un moratoire des expulsions locatives pour l'année 2013 à la ministre du Logement.
Le gouvernement a accordé un répit de 15 jours aux locataires menacés d'expulsion, en prolongeant jusqu'au 31 mars la trêve des expulsions. 15 jours, c'était toujours ça de pris, mais ce répit prendra fin dimanche et des milliers de familles vivent à nouveau dans l'angoisse de perdre leur logement.
Les personnes expulsées sont les plus fragiles, le plus souvent des femmes seules avec enfants qu'un accident de parcours (maladie, frais non prévus, perte de l'emploi, séparation) jette dans la précarité. Une précarité grandissante qui laisse envisager que les expulsions seront plus nombreuses en 2013 que l'an passé. Comme c'est le cas pour ce couple de Bayeux et son bébé de 4 mois. Heureusement, eux ont trouvé une solution de relogement grâce au 115 du particulier, comme l'explique le reportage ci-dessous d'Emilie Flahaut et Jean-Michel Guillaud :
Le "Collectif des associations unies pour une nouvelle politique du logement" a donc demandé un moratoire pour toute l'année 2013
"Il ne s'agit pas de faire reposer l'effort sur les propriétaires", insiste Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre et porte-parole du collectif, rappelant qu'un fonds d'indemnisation permet aux propriétaires de compenser leur manque à gagner si le préfet décide de ne pas faire expulser le locataire. "Mais ce fonds est passé de 78 millions en 2005 à 42 millions aujourd'hui", alors qu'il faudrait au minimum revenir au budget de 2005, a déploré Christophe Robert.
De même, ce moratoire ne s'appliquerait "qu'aux locataires de bonne foi, pas aux mauvais payeurs ou aux fauteurs de troubles", insiste-t-il. "Cela doit être le point de départ de la mise en place d'une vraie politique de prévention des expulsions", afin d'intervenir le plus tôt possible avant que les impayés ne deviennent trop importants, a-t-il ajouté.
Les expulsions locatives engendrent des drames humains, brisent des familles et coûtent cher
Dans une lettre ouverte envoyée à tous les députés et sénateurs, le collectif souligne aussi que les expulsions locatives représentent "un coût financier très important (instruction juridique, huissiers, concours de la force publique, sollicitation du 115 et des dispositifs d'hébergements, nuitées d'hôtels, etc)".
A Caen, le Collectif urgence se réunit ce lundi après-midi pour plancher sur la question de la précarité sociale et des mal-logés. Gwenaelle Louis recevra Marie-Christine Galinou, co-animatrice du Collectif urgence, dans le 19/20 ce lundi soir.