Victime de la baisse des dépenses des ménages, l’enseigne spécialisée dans les fenêtres, les portes, le chauffage et la ventilation connaît des difficultés de trésorerie
6 mois pour trouver des solutions
Entreprise normande au rayonnement national (numéro 2 du secteur en France), Huis Clos a son siège à Mont-Saint-Aignan, au nord de Rouen. C’est une holding familiale créée par René Bertin, un entrepreneur hors norme qui collectionne depuis 30 ans les succès et les réussites. L’annonce ce jeudi (23 mai) de la mise en redressement judiciaire de son entreprise a donc pour lui un goût amer. Mais ce self made man (fils d’ouvrier agricole devenu patron influent) ne s’avoue pas vaincu et aborde cette épreuve plus comme un défi à relever que comme un échec.
Récession et "fiscalité erratique"
Avec 1300 salariés (dont 300 en Haute-Normandie) et un chiffre d’affaires annuel de 150 millions d’euros, Huis Clos a connu ces derniers mois de graves difficultés de trésorerie. Selon son pdg fondateur, les causes de ces difficultés sont de deux ordres : la récession économique ("le moral des ménage est en berne et beaucoup diffèrent ou renoncent à entreprendre des travaux de rénovation de leur maison") et une nouvelle fiscalité (suppression ou forte baisse des crédits d’impôts pour les économies d’énergie, et hausse du taux de TVA de 5,5% à 19, 6% pour les travaux d’aménagement des habitations).Suppressions d’emploi ?
Le placement de Huis Clos en redressement judiciaire signifie que l’entreprise sera gérée pendant 6 mois par un administrateur judiciaire nommé par le tribunal de commerce de Rouen. Un délai pendant lequel René Bertin devra trouver (avec de nouveaux investisseurs) des solutions pour revenir à des comptes positifs et ne plus perdre d’argent (Huis Clos a perdu 7 millions d’euros en 2012). Pour y arriver, un plan stratégique est envisagé par ce pdg volontariste, qui n’exclut pas pour autant des regroupements de magasins non rentables et une réduction du nombre des salariés.VIDEO : René Bertin répond aux questions de Jean- Paul Lussault (images : Patrice Cornilly)