L'homme d'affaires franco-libanais, plusieurs fois mis en examen dans l'affaire Karachi, a été placé ce jeudi matin en garde à vue par les policiers qui le soupçonnent d'avoir voulu fuir le pays.
C'est le site Mediapart qui a sorti l'information, confirmée par une source proche du dossier, selon l'AFP.
Cette source a précisé que Ziad Takieddine, soumis en France à un strict contrôle judiciaire lui interdisant de quitter le pays, s'est procuré un passeport diplomatique de République dominicaine émis en janvier 2013 moyennant la somme de 200 000 euros.
Contacté par l'AFP, un de ses avocats, Me Dominique Penin, s'est refusé à tout commentaire sur cette garde à vue, couverte selon lui par le secret.
Une source judiciaire précise toutefois qu'une instruction a été ouverte début mai par le parquet de Paris des chefs de "corruption d'agent public étranger" et "escroquerie", et confiée à la Division nationale d'investigations financières et fiscales (Dniff).
Ziad Takieddine est notamment poursuivi dans l'affaire Karachi pour recel d'abus de biens sociaux. Rappelons que l'attentat de Karachi a tué 11 salariés de DCN le 8 mai 2002 et que plusieurs juges d'instruction travaillent sur cette affaire.
Les juges soupçonnent que des commissions qu'il aurait touchées en marge de contrats d'armement conclus en 1994, notamment la vente de sous-marins au Pakistan, pourraient avoir contribué à un éventuel financement illicite de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.
Placé sous contrôle judiciaire, Ziad Takieddine a par le passé fait plusieurs demandes de restitution de son passeport qui lui ont été refusées.
Le nom de Takieddine est également cité dans une information judiciaire ouverte en novembre 2012, notamment pour "blanchiment et corruption", concernant la saisie de 1,5 million d'euros en liquide que transportait l'homme d'affaires de retour de Libye le 5 mars 2011. Il a par ailleurs plusieurs fois affirmé détenir les preuves d'un financement illicite par la Libye de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy.
Une information judiciaire a été ouverte à ce sujet en avril.
Avec AFP