Une vingtaine de suspects ont été interpellés cette semaine dans toute la France dont la Normandie. 500 personnes auraient été victimes de placements prétendument à haut rendement. Une de nos équipes a rencontré deux d'entre elles.
"Il était 7 heures le matin", raconte une habitante de Bure-sur-Dives, dans le Calvados, "quand vous voyez des voitures de gendarmerie et une dizaine de voitures civiles des deux côtés de la rue, vous vous demandez ce qui se passe". Le quotidien Ouest-France a révélé l'affaire dans son édition de ce samedi. Une vingtaine de personnes ont été interpellées en début de semaine dans toute la France et notamment en Normandie, à Bure-sur-Dives et à Caen. Elles seraient impliquées dans un réseau d'escroquerie en bande organisée. La plupart de ces personnes exercerait le métier de conseiller en patrimoine. Elles auraient vendu des produits financiers présentés comme très rémunérateurs ( des taux d'intérêt de 15 à 20% sont évoqués) d'origine maltaise. Un hollandais d'une soixantaine d'années serait l'instigateur de ce système basé sur une pyramide Ponzi, un système similaire à celui mis en place par l'américain Bernard Madoff: les premiers clients sont rémunérés par les investissements des clients suivants.
Ce système aurait fait de nombreuses victimes en Europe, dont 500 rien qu'en France pour un préjudice estimé à près de 50 millions d'euros. Les premières plaintes ont été déposées par les clients d'un cabinet de conseil en patrimoine basé à Bure-sur-Dives, près de Troarn, dans le Calvados à l'été 2012. L'enquête est pilotée par le Juridiction interrégionale spécialisée de Rennes et associe les gendarmes de la section de recherches de Caen, les policiers du SRPJ de Normandie et le groupe d'intervention régionale. Les interpellations auraient eu lieu en début de semaine. Trois conseillers normands auraient été écroués.
Une de nos équipes a pu rencontrer ce samedi des victimes de ce réseau d'escroquerie. Selon elles, rien ne laisser penser à un système illégal.
Reportage de Jean-Baptiste Pattier et Charles Bézard