Le procès s'est ouvert lundi 1er juillet à la cour d'assises d'Evreux. Isabelle, une ancienne aide-soignante, comparait pour avoir noyé son bébé de quatre mois le 12 janvier 2011 à son domicile de Bernay.
L'avocate générale avait requis une peine de cinq ans d'emprisonnement avec sursis. Les jurés n'ont pas suivi les réquisitions. Isabelle a été condamnée à cinq ans d'emprisonnement dont trois ans avec sursis. La peine est assortie d'une obligation de soins ainsi que d'un suivi psychologique pendant 7 ans.
Une mère découragée, épuisée
Ce 12 janvier 2011, Isabelle a noyé son bébé et elle a tenté après de se suicider. C'est elle qui a prévenu les pompiers à Bernay. Ce drame a commencé à se jouer des mois auparavant. Le bébé est né grand prématuré. Faute de lit pour elle, Isabelle est contrainte de faire les allers-retours quotidiens entre son domicile de Bernay et les services de néo-natalité de Rouen puis de Lisieux. Quand le bébé sort de l'hôpital et regagne l'appartement familial, Isabelle est épuisée, découragée. Elle se sent impuissante. Le bébé ne cesse de pleurer. Selon les experts psychologues, du fait de la séparation, les liens entre l'enfant et la mère ont eu du mal à se nouer, comme une sorte de "défilialisation". Par ailleurs, les psychiatres ont estimé qu'au moment du passage à l'acte son discernement était altéré à cause d'une fatigue extrême suite à une privation de sommeil, comme "une torture", selon les experts.Voir le reportage ci-dessous de Grégory THélu et Jean-Luc Drouin avec les interviews de Jean-Luc Viaux, expert psychologue et Maitre Marc François , avocat de la mère.