La Ville de Bayeux et le Conseil Général du Calvados, co-organisateurs du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, ont décidé d'apporter leur soutien à Didier François, grand reporter à Europe 1 et Edouard Elias, photographe indépendant retenus en otage en Syrie depuis plus d'un mois.
Dans un communiqué publié ce mardi à l'occasion du rassemblement de solidarité aux deux journalistes organisé devant le siège d'Europe 1 à Paris, Patrick Gomont, Maire de Bayeux et Jean-Léonce Dupont, Sénateur et Président du Conseil général du Calvados appellent à rejoindre le comité de soutien créé aujourd'hui.
Didier François est un fidèle du Prix Bayeux-Calvados, membre du jury à plusieurs reprises, il avait animé une soirée-débat sur la Somalie l’an dernier. Son expérience des terrains de conflits de Sarajevo, à l’Irak, en passant par l’Afghanistan ou le Printemps Arabe mais aussi son expertise des questions géostratégiques lui valent la reconnaissance de ses pairs.
Le travail d’Edouard Elias, tout jeune photographe, n’avait pas échappé au regard exigeant des professionnels, confrères et éditeurs photos. Il est considéré comme une valeur montante des photo-reporters.
Comme pour l’ensemble des journalistes détenus à travers le monde, le Comité d’organisation du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre tient à leur apporter son soutien.
Trente rédactions nationales et régionales ont également interpellé le président François Hollande sur le sort des deux reporters.
"En Syrie, au moins 24 journalistes de toutes nationalités et au moins 58 citoyens journalistes syriens, ont été tués. Au moins 50 acteurs de l’information ont été enlevés depuis le début du soulèvement en mars 2011 et plus d’une dizaine de journalistes étrangers sont actuellement arrêtés, enlevés ou portés disparus" déclare le Comité de soutien présidé par Florence Aubenas, Serge July et Karen Lajon.
"Il faut en parler : la grande protection des otages c'est d'être nommés, d'être portés comme otages", a déclaré Florence Aubenas, elle-même ancienne otage en Irak et soutenue en son temps par la ville de Bayeux qui avait accroché son portrait au fronton de la mairie.
Profondément émue, Florence Aubenas a rappelé que Didier François avait eu "un rôle fondamental" pour obtenir sa libération. "Il s'était même rendu en Syrie pour être au plus près des négociations", a-t-elle dit, ajoutant : "Il y a un renversement de situation, une grande ironie de l'histoire".