Les avocats de Rouen s'associent ce vendredi 4 octobre au mouvement de colère contre la reforme de l'aide juridictionnelle. Les Ordres des avocats du Havre, de Dieppe et d'Evreux attendent une déclaration de la ministre de la Justice pour savoir s'ils rejoignent le mouvement.
En cause, de la fronde des avocats, la refonte de l'indemnisation de l'aide juridictionnelle. Une aide qui offre aux justiciables les plus modestes, la prise en charge par l'Etat, des frais et honoraires de justice.
Le projet de budget 2014 modifie le barème d'indemnisation des avocats qui assistent les bénéficiaires. Ce qui devrait se traduire par une baisse des tarifs, inchangés depuis 2007. En tout, 32 millions d'euros d'économies sont prévus sur l'aide juridictionnelle.
Au-delà de la profession, les principaux syndicats de juges, l'Union syndicale des magistrats et le Syndicat de la magistrature, affichent leur soutien au mouvement.
La Chancellerie a reçu mercredi 1er octobre une délégation du Conseil national des barreaux (CNB), conduite par son président Jean-Marie Burguburu. Le CNB affirme que le ministère a pris "toute la mesure de la réaction qui sera celle des avocats, si la perspective de diminution du budget de l'aide juridictionnelle était maintenue".
En 2012, 25.098 avocats ont effectué au moins une mission d'aide juridictionnelle, sur les 56.176 que comptait la profession.Les autres barreaux haut-normands restent prudents
Les Ordres des avocats d'Evreux, de Dieppe et du Havre, se disent solidaires du mouvement. Mais ils attendent la déclaration ce vendredi 3 octobre de la ministre de la Justice. Christiane Taubira doit s'exprimer devant le Conseil national des barreaux (CNB). La Garde des Sceaux doit préciser son engagement "de se lancer dans la construction d'une aide juridictionnelle durable avec la profession".
Quant au mouvement de protestation, il ne s'agit pas d'une grève à proprement dit. Lors des audiences, les avocats se contenteront de demander le report des affaires bénéficiant de l'aide juridictionnelle.