Les professionnels du tatouage se mobilisent contre un arrêté ministériel prévu pour le 1er janvier 2014. Le texte interdit 59 colorants d'encres de tatouages, soupçonnés d'être nocifs pour la santé. Les tatoueurs ont peur de fermer boutique au profit d'enseignes clandestines.
C'est l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ainsi que le Syndicat national des dermatologues qui ont tiré la sonnette d'alarme en janvier 2013. Selon les médecins, les encres de tatouages seraient "dangereuses pour la peau" car elles contiennent notamment "des métaux toxiques" (cobalt, chrome, cuivre...) et parfois même des hydrocarbures dont "la plupart sont cancérigènes". La plus dangereuse serait le rouge. Seuls le noir, le blanc, le gris, le vert et le bleu devraient passer à travers les mailles du filet, mais dans des teintes limitées.
Du coup, un arrêté ministériel a prévu d'interdire 59 colorants sur 153 utilisés dans ces encres de tatouage. Suspendu jusqu'au 1er janvier 2014, il devrait donc s'appliquer dans quelques jours. Les autorités sanitaires auraient souligné que même si les colorants incriminés sont interdits, les tatoueurs disposeront encore de "27 colorants rouges, 13 blancs, 13 oranges, 12 jaunes, 6 noirs, 3 violets et 3 bruns", autorisés.
Une mesure qui provoque pourtant toujours le tollé chez les professionnels, qui n'ont plus que quelques jours pour tenter de la faire annuler.
Une de nos équipes de reportage est allée enquêter auprès de tatoueurs professionnels installés dans l'Eure.