La prison de Condé-sur-Sarthe (Alençon) dans l'Orne est toute neuve, et ultra-sécurisée. Et pourtant, les incidents et les violences se sont multipliés ces dernières semaines.
La prison de Condé-sur-Sarthe a été inaugurée il y a six mois par Christiane Taubira. Son architecture a été pensée pour, en principe, apporter davantage de sécurité au personnel pénitentiaire.
Car c'est une maison centrale d'un nouveau type, qui permet d'accueillir des détenus difficiles, au lourd passé pénal, et qu'on a du mal à gérer dans des prisons classiques.
Prison "modèle", non, mais prison nouvelle : les effectifs de détenus sont réduits, l'encadrement est renforcé (il y a plus de gardiens que de prisonniers) et la surveillance plus importante.
Seulement voilà, les incidents et agressions se sont multipliés, et les gardiens s'interrogent aujourd'hui sur la conception même du projet de l'établissement.
Est-ce un échec ? Non, répond Joaquim Puéyo, le député-maire socialiste d'Alençon, spécialiste de la question des prisons (il est un ancien directeur de Fleury-Mérogis).
Pour lui, c'est notamment l'absence de perspective pour les détenus qui peut être à l'origine d'un comportement violent. Le maire d'Alençon souhaite une réflexion sur le fonctionnement de cette maison centrale d'un nouveau genre en France.
La Garde des sceaux, qui a fait réaliser un audit en novembre, prépare elle aussi une feuille de route pour la prison de Condé.
De leur côté, les syndicats de gardiens ont appelé à une manifestation le 14 janvier.
Voir le reportage de Jérôme ragueneau et Franck Bodereau (ITW : Joaquim Puéyo, le député-maire socialiste d'Alençon).