L'avocat du laboratoire Marette a tenu une conférence de presse ce lundi après-midi. Il confirme que laboratoire a bien fourni les poches alimentaires incriminées dans le décès de trois nourrissons mais affirme qu'aucun élément de l'enquête en cours ne met en cause la réputation du laboratoire.
Le laboratoire normand Marette a bien fourni des poches alimentaires à l'hôpital de Chambéry où trois nourrissons sont morts début décembre,mais rien ne permet de mettre en cause à ce jour la réputation de cet établissement, a assuré lundi l'avocat du laboratoire, Matthieu Lemaire. "Dans le cadre de la prise en charge des trois nouveaux-nés, des poches fournies par le laboratoire Marette ont été utilisées, d'où les investigations en cours", a déclaré Me Lemaire devant la presse à Courseulles-sur-Mer (Calvados),
où se trouve le laboratoire.
"L'enquête administrative et judiciaire en cours, diligentée par le Parquet de Chambéry, n'a mis en lumière aucun élément susceptible de mettre en cause la réputation et le professionnalisme de ce laboratoire qui exerce depuis près de 30 ans", a-t-il indiqué. "Le laboratoire Marette achète des poches, qui sont le contenant et (il) a pour mission de réaliser les solutés, c'est-à-dire le contenu, qui est intégré dans ces poches et ensuite les poches sont livrées" aux hôpitaux, a expliqué l'avocat, qui n'a pas souhaité révéler le nom de l'entreprise qui fournit les poches."Il va falloir rechercher les multiples causes", a fait valoir l'avocat, évoquantles "très nombreux acteurs qui entrent en ligne de compte" dans ce type de dossier, "du stade de la fabrication au stade des soins prodigués à ces trois enfants".
Par ailleurs, l'avocat a précisé qu'"aucune demande d'interruption de l'activité (du laboratoire) n'a été formulée à ce jour". "Il est indispensable de laisser les autorités administratives et judiciaires poursuivre leurs investigations afin de tenter de déterminer de manière certaine l'origine, la cause du décès de ces trois nourrissons", a aussi déclaré Me Lemaire.
Le laboratoire normand, dirigé par Jean-Luc Marette, fournit ce type de poches depuis 28 ans. Selon Me Lemaire, le laboratoire a fourni 410.000 poches semblables à une vingtaine d'hôpitaux, dont celui de Chambéry, depuis sa création.
Le laboratoire Marette a été inspecté les 17, 18, 19 décembre 2013, par des inspecteurs de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), a précisé l'avocat. L'Institut Pasteur a été saisi et devrait rendre ses analyses "dans les jours qui viennent", a assuré dimanche la ministre de la Santé, Marisol Touraine, lors d'une visite à l'hôpital de Chambéry.
Ce lundi après-midi, le parquet de Chambéry a expliqué s'être dessaisi de l'enquête sur le décès de ces trois nourrissons, dont deux prématurés, morts les 6, 7 et 12 décembre, au profit du pôle de santé publique de Marseille, compétent pour la région Rhône-Alpes, "au regard de la technicité de l'affaire". Le parquet de Marseille a ouvert une information judiciaire.
Reportage de notre équipe