Le haut-normand est poursuivi pour mise en danger d'autrui, conduite à une vitesse excessive, destruction de bien d'autrui et usage de stupéfiant.
Le chauffeur de l'accident du pont Mathilde est le seul prévenu de l'audience correctionnelle de vendredi après-midi.
Une vingtaine de victimes sont citées (entreprises, conseil général, CREA, France Telecom, et des forains dont les camions et caravanes ont été détruits par le feu). On saura en début d'audience quelles sont celles qui se constituent partie civile.
Un chauffeur de la région, expérimenté, sans antécédent
Le chauffeur est âgé de 36 ans, originaire de Haute-Normandie. A l'époque de l'accident du 29 octobre 2012, il était employé en C.D.I par une société spécialisée dans le transport d'hydrocarbures. Il en faisait partie depuis 10 ans.Son avocat, Maitre Franck Gomond, explique qu'il n'a pas d'antécédent judiciaire.
Devant le tribunal correctionnel, le chauffeur est poursuivi pour trois délits et une infraction au code de la route :
- conduite d'un véhicule à une vitesse excessive eu égard aux circonstances ( art.413-7 code de la route, contravention de 4e classe)
- mise en danger d'autrui (risque immédiat de mort ou d'infirmité) par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou prudence (art.223-1 code pénal. peine maximale 1 an de prison, 15 000 euros d'amende)
- destruction involontaire du bien d'autrui par explosion ou incendie dû à un manquement à une obligation de sécurité ou de prudence (art.322-5 code pénal, peine maximale 2 ans de prison, 30 000 euros d'amende)
- Usage illicite de stupéfiants par le personnel d'une entreprise de transport terrestre, maritime ou aérien (art. L3421-1 code de santé publique. Peine maximale 5 ans de prison, 75 000 euros d'amende)
Un autre procès pour les indemnisations civiles
Concernant l'indemnisation du coût faramineux de cet accident (plus de 7 millions d'euros uniquement pour les travaux du pont), c'est une autre procédure qui est menée devant le tribunal de grande instance de Rouen. Elle n'est pas dirigée contre le chauffeur, qui était "préposé" de son employeur.
Cette procédure sera longue. Les expertises ne sont pas encore terminées.
Le reportage de Sylvie Callier, Jean-Luc Drouin et Hervé Colosio