Des alliés reconnaissants
Pour Le commandant des forces alliées en Europe, le général Dwight Eisenhower, "les FFI ont joué un rôle non négligeable dans la préparation du débarquement allié en Normandie et dans la libération de la France". A l'époque, il avait évalué l'aide apportée par les résistants normands à l'équivalent de quinze divisions régulières. Mais en plus de la disponibilité de ces troupes, il soulignait la contribution des résistants au plan Vert (voir encadré ci-dessous), un ensemble d'actions de sabotage contre les transports de troupes et de munitions qui permit alors, en deux jours, de détruire 98 locomotives.Selon le général américain William Donovan, chef de l'OSS, l'Office of Strategic Services qui se chargeait de l'aide aux mouvements de résistance, 80% des renseignements utiles lors de la libération de la France ont été fournis par les services secrets gaullistes.

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La résistance, Oscar du meilleur second rôle ...
Même si les effectifs des FFI sont passés de 100 000 en janvier 1944 à 200 000 en juin puis à 400 000 en octobre de la même année, les historiens tempèrent le jugement porté sur le rôle de la résistance lors du débarquement.

Voir son entretien ici.

Auteur du livre "D-Day et la bataille de Normandie", l'historien britannique Antony Beevor, souligne que les "molles collines normandes ne se prêtent guère au combat de maquis comme les régions montagneuses. On ne pouvait de ce fait, s'attendre à ce que des résistants à Caen se comportent comme des résistants yougoslave, qui ont livré de véritables batailles rangées contre la Wehrmacht".
A contrario, la Résistance a joué un rôle majeur en sabotant les voies ferrées et les lignes téléphoniques ennemies. "L'attaque des lignes de communication représente une contribution importante de la Résistance sur toute la Normandie car elle a retardé l'arrivée des renforts allemands", souligne M. Beevor.
Interview de raymond Ruffin guide des maquis
Le rôle de la résistance en Bretagne
En fait, la Résistance s'est avérée beaucoup plus combative en Bretagne, avec l'éclosion presque dès le Jour-J, de 30.000 FFI, rappelle M. Wieviorka. Ces résistants ont isolé la Bretagne, obligeant les Allemands à mettre parfois une semaine pour rejoindre la Normandie toute proche. Un délai précieux pour permettre aux Alliés de s'organiser.En réalisant dés le début du mois de juin le parti qu'ils pouvaient tirer de l'appoint de ces résistants, les Alliés ont parachuté massivement des armes au profit des combattants bretons.

Qu'es-ce que le plan Vert ?
Le "plan vert" est déclenché le soir du 5 juin 1944, soit quelques heures avant le débarquement de Normandie. il doit permettre de bloquer dans toutes les régions côtières de France, le transport des divisions allemandes de renfort, empêchant ainsi leur concentration et réduisant fortement leurs capacités opérationnelles. Il se réalise par toute une série de coupures simultanées de voies ferrées et de fils de télécommunications,Le déclenchement des opérations a été annoncé sur la BBC par différents messages, tels que : "les carottes sont cuites", "le chat sort et chasse", ou encore la deuxième partie de la première strophe du poême de Verlaine : "Blessent mon coeur d’une langueur monotone". La première partie, "Les sanglots longs des violons", avait quant à elle été diffusée dés le 1er juin pour inviter les résistants à se tenir prêts.