Après l'entrée en guerre des Etats-Unis en décembre 1941 et face à la menace d'un débarquement allié, Hitler ordonne la construction d'une ligne de défense tout le long du littoral des côtes européennes. Ce sera le mur de l'Atlantique, édifié depuis la Norvège jusqu'à la frontière espagnole.
Une ligne de défense longue de 4 000 kilomètres
Le mur de l'Atlantique (ou Atlantikwall en allemand) a été entrepris à partir du printemps 1942. A la veille du débarquement, il n'était pas totalement terminé, mais représentait tout de même une ligne de défense impressionnante, aussi bien par son étendue que par la multiplicité des ouvrages qui le composait.Erigé sur quelques 4 000 kms, depuis les côtes norvégiennes au Nord, jusqu'à la frontière franco-espagnole au Sud, il était divisé en 8 secteurs.
Dans son état d'achèvement, il devait comporter un total de 15 000 ouvrages de défense :
- 4 000 ouvrages principaux (forteresses à l'entrée des ports)
- 11 000 casemates abritant des batteries d'artillerie côtières et de défense rapprochée
- Plusieurs centaines de milliers d'obstacles disséminés sur le littoral pour contrer d'éventuelles tentatives de débarquement
Sa réalisation a été confiée à l'Organisation Todt, un consortium civil allemand, chargé des opérations de génie civile du 3ème Reich dans les territoires occupés et qui a déjà construit la fameuse ligne Siegfried, à la frontière occidentale de l'Allemagne.
Le mur de l'Atlantique en juin 1944
En ce qui concerne l'équipement et les troupes chargées de la défense, la situation est également très disparate.
La chaîne de commandement allemande est également divisée. Entre le Maréchal Von Runsdtedt qui dirige l'ensemble des troupes sur le front de l'Ouest et le Maréchal Rommel qui a en charge l'un des 2 groupes armées assurant la défense des côtes Nord-Ouest de l'Europe, les avis divergent sur la stratégie à adopter pour repousser un éventuel assaut.
Rommel est persuadé qu'il faut repousser les "envahisseurs" dés les premières heures du débarquement alors que Von Rundstedt envisage une puissante contre-attaque de blindées mobiles pour renvoyer les alliés à la mer.
Au début de l'année 1944, le Maréchal Rommel fera considérablement renforcer les défenses des côtes normandes qu'il est le seul, parmi l'état-major allemand, à pressentir comme étant le lieu envisagé par les alliés pour débarquer.
Film de la propagande nazie (INA - Actualités françaises) sur le système de défense du mur de l'Atlantique, à l'occasion d'un exercice "Anticipation".
Le secteur bas-normand
A la veille du débarquement, tout au long des 500 kilomètres des côtes normandes, le mur de l'Atlantique est dans un état d'achèvement inégal. On recense tout de même :- 1 643 ouvrages bétonnés terminés
- 79 en voie d'achèvement
- 289 en cours de construction.
- 200 000 obstacles (dont les fameuses "asperges de Rommel") disposés sur les plages
- 10 divisions déployées sur l'ensemble des ouvrages, soit environ 105 000 hommes
Les pans du mur, 70 ans après !
Alors, que reste-t'il aujourd'hui du mur de l'Atlantique ? Des vestiges de casemates et de blockhaus bien sur, en plus ou moins bon état de conservation, mais pour certains d'entre eux une seconde vie après avoir été restaurés ou transformés en musée et autres lieux de mémoire.Quelques exemples en Normandie :
- Le grand Bunker à Ouistreham
- La batterie de Merville
- Le musée-mémorial de la pointe du Hoc
- La batterie d'Azeville
En savoir plus sur le Mur ...
- Sur le site de Normandie Mémoire.
- Sur le site D-Day-Overlord.com