Une nouvelle bataille dans la guerre entre GDE et les opposants à Nonant-le-Pin (Orne). Les camions envoyés ce matin par le Préfet et GDE pour vider des cuves ont été empêchés d'entrer par les opposants.
Ce devait être, selon les termes de GDE, "une opération de sécurisation des installations de rétention des eaux sur le site de Nonant-le-Pin afin d’éviter leur débordement". Opération décidée par le Préfet de l'Orne, précise GDE.
Ce jeudi matin, trois camions-citernes d'une société spécialisée de Rouen sont arrivés à 8h45 sur le site pour procéder au vidage de cuves qui contiennent des eaux résiduelles de traitement des déchets. Ainsi qu'un camion de carburant pour alimenter les pompes de relevage. L'opération devait se dérouler en deux phases :
1 - pompage des lixiviats* (liquides résiduels des déchets) en excédent
2 - livraison de fuel en quantité suffisante pour permettre le fonctionnement normal de la station d'évapo-concentration destinée à traiter les lixiviats.
Ces opérations étaient, selon GDE, "uniquement destinées à éviter des débordements imminents des bassins de rétention des eaux de pluie".
Les images
Des opposants méfiants
Les opposants, eux, ont une façon différente de voir cette opération.Pour eux, GDE s'empresse d'évacuer les eaux des cuves, pour qu'elles ne puissent pas être analysées. Une audience doit en effet avoir lieu demain (jeudi) devant le tribunal pour étudier une demande en référé d'analyse des eaux. Les opposants soupçonnent GDE de vouloir masquer une éventuelle pollution.
Ce jeudi matin, deux tracteurs, ainsi que plusieurs voitures particulières et plusieurs dizaines de personnes ont fait barrage sur la route d'accès secondaire au centre d'enfouissement des déchets.
Le blocus citoyen est présent pour empêcher l'Opération Pompage de Preuves du @prefet61 et de #GDE pic.twitter.com/Uo2UY3amxE
— Nonant Décharge (@NonantDecharge) 22 Mai 2014
Les trois camions-citerne et le petit camion de carburant n'ont pas pu accéder au site. Ils sont repartis vers 10 heures. Les gendarmes ont dressé un procès-verbal aux deux tracteurs qui ont fait obstruction aux camions. Et ont obtenu des manifestants qu'ils ne restent pas, à plus de 5 ou 6, sur cette route secondaire, question de sécurité.
L'interview de Emilie Dehault, du FRO (Front de Résistance de l'Orne)