Éloignons nous un peu de nos acteurs de ce blog.... Et réalisons un point avec Alain Soucasse, Directeur Technique National Adjoint, notamment en charge du Reining et du Paradressage, à un mois et demi des sélections définitives.
Des données objectives permettent de commencer à dessiner la future équipe de France de Reining et de paradressage. Deux disciplines qui, depuis le début de la saison, connaissent des rendez-vous importants au fil des mois, tous qualificatifs pour les Jeux Equestres Mondiaux.
Petite revue d’effectifs avec Alain Soucasse, Directeur Technique National adjoint chargé notamment de ces deux spécialités. Avec le conditionnel qui s’impose en pareilles circonstances. Quel que soit le sport pour ne pas vendre la peau de l'ours... Mais plus encore en équitation car la forme physique -élément déterminant- touche dans chaque couple… deux athlètes.
Reining
Deux Concours de Reining International 3* étaient prévus en ce début d’été. En Suisse tout d’abord à Givrins chez Madame Schumacher (oui oui la femme de…. Grande passionnée et référence en la matière)… Et à Le Pin en Seine et Marne, cette semaine du 9 au 13 juillet.Où en est on aujourd'hui ?
Alain Soucasse"Pour le moment nous regardons ceux qui ont déjà rempli le contrat. C’est à dire les couples qui ont atteint 71 dans deux des concours précédents qualificatifs. 5 cavaliers et 6 chevaux remplissaient déjà ces critères avant la Suisse. Anne-Sophie et Cédric Guerreiro, mais aussi Greg Legrand avec deux chevaux, Franck Perret avec un cheval, et Bastien Bourgeois avec 1 cheval. Nous étions attentifs aux performances à venir de Romuald Pouard. Il était à l’évidence prêt pour faire un très bon show et puis il a perdu une rêne dans un roll-back à Le Pin le 6 juin (demi-tour faisant parti d’une figure qui commence par un stop-glissé) lors d’un international. Mais à Givrins, il a répondu à nos attentes.
Et puis il y a Quentin Gallière. Il s’est blessé voici quelques mois. Les ligaments croisés. Une attelle spéciale a été réalisée pour éviter une opération qui l’aurait immobilisé de longs mois. Mais pour le moment, cela le handicape."
Comment sera composé le Team France ?
Une équipe de 4 couples et deux individuels.Le calendrier ?
Le 21 juillet, nous donnerons la liste des pré-qualifiés. « La liste nominative »…. Et la sélection définitive interviendra le 14 août. 8 cavaliers peuvent encore prétendre à être dans le team, mais seuls 6 resteront.Auparavant, il y aura eu un rassemblement chez Guy Duponchel le 29 juillet… Nous y donnerons une conférence de presse. Cette réunion servira également pour assurer un media training. Comme les JEM se déroulent en France, il est fort à parier que les cavaliers seront plus sollicités par la presse …. Leur donner les bases pour aborder une interview avec quiétude fait partie de la préparation.
Le dernier rassemblement de préparation se déroulera chez le sélectionneur/entraîneur de l’équipe de France Guy Duponchel, les 18 et 19 août.
Avec le recul comment s’est déroulée cette première partie de la saison ?
D’abord, avec le plus grand nombre possible de concurrents, nous avons eu la chance de pouvoir réaliser une véritable sélection. Tous les cavaliers sont bien impliqués dans le circuit international de la Fédération Équestre Internationale. Ils ont intégré la notion de performance mais aussi celle de régularité dans la performance. La discipline gagne en maturité. Les disciplines olympiques possèdent un passé, une culture… N’oublions pas que cette spécialité est récente. Elle était en démonstration à Rome, puis nous avons envoyé un cavalier à Jérez. A Aix la Chapelle, nous n’avions que 4 représentants. A l'époque, nous avions évolué encore dans une certaine forme d’artisanat. Cette fois, nous comptions 12 cavaliers à la fin de l’hiver, 12 prétendants avec lesquels nous entrons dans une logique sportive en regroupant pour les cavaliers et les chevaux, toutes les composantes de la préparation, de la performance physique et sportive.En tant que DTN adjoint, êtes-vous satisfait ?
Pour le moment cela se passe bien. On verra. Il n’y a que le sport qui nous dira si on a bien joué ou non. Nous étions 3ème à Lexington il y a 4 ans. On peut approcher le top 7. Le Canada, les USA, sont des nations majeures et performantes. En Europe, on compte l’Italie, l’Allemagne, mais aussi la Belgique avec un couple (les Funk). On ne va pas transformer nos chevaux du jour au lendemain et nos cavaliers ont encore quelques progrès à faire dans la concentration. Mais sans jouer au jeu des pronostics, on peut néanmoins dire qu’au delà de la 7ème place, ce serait une déception. Les points positifs sont nombreux. A commencer par le renouvellement... Et les jeunes qui montent.Para-dressage,
la liste des "sélectionnables" s’affine également. Quels sont les indicateurs dans cette spécialité en ce début juillet ?
Le circuit des compétitions a également permis de dégager des tendances. Fin juin, s’est déroulé un concours aux Bréviaires, dans les Yvelines. Quelques belles performances. Mais aussi des contre-performances.Thibault Stocklin en grade 1, a connut quelques difficultés avec son cheval, même si’il avait bien commencé à Deauville ; il manque un peu d’activité. Anne-Frédérique Royon en 1b connaît une jolie progression.
En Grade 3, le plus dense en ressources potentielles, José Letartre, champion de France en titre a été un peu en dessous par rapport à ce qu’il nous a montré en début de saison. Vladimir Vinchon a remporté les épreuves les deux premiers jours et a cédé un peu durant la Reprise Libre en Musique. Mais il progresse bien.
De nouvelles compétitions en perspectives qui pourraient changer la donne ?
Du 8 au 11 en Grande Bretagne, nous avons un rendez-vous important. Une façon de se roder, d’aller chercher des confirmations aussi.Quelle sera la composition de l’équipe ?
L’équipe de France sera constitué de 3 couples et 3 en individuels. De façon obligatoire, il nous faut un couple en grade 1, et nous n’avons pas le droit à plus de 2 cavaliers dans le même grade.Dans cette discipline, la méthode employée vous a paru satisfaisante ?
Les partenariats commencent à bien se caler, soit avec l’Ecole Nationale d’Equitation (ndlr : comme on l’a vu, Marc-André Morin Ecuyer à l’ENE est le dresseur-entraineur de Vladimir Vinchon et Anne-Frédérique Royon par exemple), soit avec les privés. Le dispositif s’installe. Le cavalier handicapé monte régulièrement mais il est préparé par un cavalier valide quotidiennement. Nous appliquons le modèle anglais qui connaît plusieurs longueurs d’avance sur nous ; ils sont d'ailleurs les leaders mondiaux.Nos cavaliers sont très concentrés. Ils travaillent dur et cela dépasse le cadre de l’équitation proprement dite. Ils s'attelent à une grosse préparation physique, dans une démarche de sport de haut niveau. C'est un facteur d’autant plus déterminant qu'il influe sur leur condition générale. Leur tonicité par exemple pour les IMC (infimes Moteurs cérébraux) qui éprouvent des difficultés à se redresser parfois. La perspective est une participation aux prochains Jeux Olympiques, dans deux ans. Car contrairement au reining, la route ne s’arrête pas à Caen. Les JEM sont la 1ère manche de qualification pour Rio, en partie qualificative.
Les Championnats d’Europe, organisés à Deauville le 17 septembre 2015 constitueront la deuxième étape. Le troisième module sera le classement international, si les deux premières épreuves n’ont pas permis une qualification.
Quel calendrier après le rendez-vous en terres anglaises ?
Les 30 et 31 juillet, nous organisons un regroupement de sélection à la garde républicaine à Paris. Et du 18 au 22 le stage final se tiendra au haras du RY, près de Coutances.Avant cela, le 21 juillet, nous aurons donné la liste nominative et la sélection définitive le 14 août