A haut niveau, le plus souvent, les cavaliers restent concentrés sur leur discipline. Les contacts s’établissent rarement. Pour notre blog, et après avoir calé des agendas bien chargés, Vladimir est allé à la rencontre du reining chez Guy et Laura Duponchel. Dialogue entre deux mondes.
Bien sûr quelques cavaliers établissent des ponts entre le CSO et le concours complet. A l’approche des Jeux Equestres Mondiaux, Pénéloppe Leprévost, cavalière de concours hippique, qui brille sur les carrières et manèges lors des concours internationaux, avec la complicité de Equidia fait le tour des différentes disciplines pour aider à découvrir des activités moins médiatiques. Mais, et il n’est en aucune manière insultant que de dire : globalement on reste entre soi.
Voici 6 mois quand nous avons commencé à suivre nos acteurs de ce blog, Vladimir Vinchon a spontanément exprimé le souhait d’ouvrir son horizon. Cet ancien cavalier de steeple, passé après son accident de voiture par le CSO, avant que d’arriver en para-dressage pour s’exprimer en haut niveau, ne connaissait du reining que ce qu’il en avait vu à la télévison. « Avant les Paralympiques de Londres, tous les athlètes ont été regroupés. Nous avons découvert les autres ; des échanges riches naissent de ces rencontres. Un esprit de groupe se créé aussi. Et quand on se connaît on a envie d’aller supporter les autres ».
Une curiosité réciproque
Alors rendez-vous fut pris le 29 juin à 3 heures de Laval, région de Vladimir, avec Guy Duponchel à la Mailleraye en Seine Maritime dans les boucles de la Seine. Car l’entraineur/sélectionneur a également créé un centre équestre et un élevage de quarter.Au cours du déjeuner convivial concocté par Nadine, la femme de Guy, la discussion fut animée... Basée sur une découverte mutuelle. « Dans vos compétitions, vous avez des reprises définies à l’avance ? Comment cela se passe ? » demande Vladimir. « En reining, la suite de figures imposées se nomme pattern. Il y en a 11, connus à l'avance. Nous savons déjà le programme des JEM. Les figures sont les mêmes, la difficulté provient de l’ordre dans lequel elles apparaissent. Une arrivée au galop avec un stop glissé est forcement plus compliqué. Cela peut faire chauffer les chevaux un peu limite de ce côté là, » répond Guy.
Même curiosité même échange avec Laura Duponchel, la fille de Guy, monitrice, qui a repris le flambeau. « Nous avons un seul passage lors de nos compétitions. Et vous ? » « C’est très différent. Pour les rassemblement de haut niveau la compétition se déroule sur trois jours. Un passage (une reprise) par jour. Le dernier, étant réservé aux meilleurs (le tiers) sur une reprise Libre en Musique ». Intérêt également sur les parcours de chacun. Une conversation de spécialistes. D’athlètes aussi, qui évoque les préparations, l'alimentation.
Des situations financière différentes
Bref, une conversations entre professionnels du cheval, également, même si les situations sont bien différentes, notament en termes d’organisation et d’argent véhiculé par les deux disciplines. Car si le reining en France n'attire pas autant les sponsors que le CSO, il n’empêche qu’en parallèle de la structure fédérale, des compétitions sont organisées par la « filiale» de l’association professionnelle américiane la NRHA, qui elle s'appuie sur un socle plus solide.Pour les concours internautionaux –fédéraux- (CRI3*) qualificatifs pour les couples de reining, les frais sont remboursés en fonction des résultats. « Si tu obtient 70 points, c’est le trajet qui est pris en charge, avec 71 point, les frais de restaurations sont inclus et au dessus, l’hébergement ne te coutera rien. C’est un contrat d’objectifs. »
La situation est bien différente en para. « L’association handisport complète une grande partie. »
Les quarters horses : les chevaux les plus rapides du monde sur 400 mètres
C’est Jack barbee Dream, le 5 ans de Laura, qui a déjà quelques jolis résultats en compétition, qui sera sellé pour Vladimir. Après une détente, « mais il est super calme pour un 5 ans… » s’étonne V. Vinchon plus habitué aux chevaux d’équitation classique. « Et c’est un entier ? » « Oui, ils sont globlament tous comme cela chez nous. C’est en tous les cas le but que nous recherchons » souligne Laura. « N’oublions pas que ce sont des compagnons de travail au départ. Un cheval doit pouvoir rester tranquille quand on lui demande, foncer chercher une vache ou un veau s’il s’échappe. Et retrouver le calme, tout de suite. Ne pas effrayer le bétail, ne pas avoir de réaction inconsidéré qui fasse peut donc qui pourrait faire maigrir les bêtes accompagnées, puisque leur valeur dépend de leur poids ».« Ce sont les chevaux les plus rapides du monde sur 400 mètres. Des pointes à 90 km/h », « C’est difficilement croyable quand on les voit ainsi, si calmes à pieds ou sous la selle. »
Les finesses du dressage
Après une interrogation rapide sur la nécessité le matériel adapté de Vladimir, finalement il est décidé d'utiliser une selle western, de fait très confortable. Bon choix. Une séance de travail, durant laquelle Vladimir découvre les finesses de ce dressage. Avec des codes particuliers. L’absence de sa jambe droite ? « Tu peux compenser par un contact plus soutenu avec le côté droit de l’encolure de Jack ». Pas, trot, galop. Changement de pied. Stop glissé… Vladimir prend la mesure des différences. Et enchaîne les figures, avec les indications de Laura. Et puis bien sûr « on essaye les spins ? » demande- t-elle.Une équitation qui s'adresse à tous
Quelques heures plus tard Vladimir est heureux de sa journée et tient à le dire. « C’est une belle rencontre. Avec des gens tout d’abord. Ouverts aux autres. Parlant simplement du handicap. Il m’ont mis un cheval de haut niveau à disposition… » Une découverte aussi d’une autre équitation. « C’est différent . tellement. Cela donne envie d’en découvrir plus. C’et impressionnant, on sent le niveau de dressage derrière une apparente facilité. Et puis ce sont des chevaux et une équitation qui peut s’adresser à tous, idéal pour des personnes en situation de handicap. »