En Concours Complet également, le parcours sélectif pour les JEM est largement entamé. Le team France devrait être annoncé le dernier jour de juillet. 4 en équipes, 2 en individuels. Michel Asseray, adjoint de la Directrice Technique Nationale, en charge du CCE fait un point avec nous.
En plus des épreuves auxquels les français participent et qu'il accompagne le plus souvent, Serge Cornut veille, en dressage, sur les 18 couples de la liste JO-JEM. Au détour d’un déplacement, il ne rate pas une occasion d'en regrouper quelques uns. Au Lion d’Angers, en marge d’une compétition pour les jeunes chevaux par exemple, il a été décidé de faire travailler J. Teulère, A. Boiteau, C. Lyard et M. Livio. « Histoire de les mettre dans l’ambiance ; en situation avec les coups de sifflet, le public, le bruit. Travail sur sable, puis sur herbe. Dans des conditions proches de celles que nous trouverons au Pin en août prochain », continue Serge.
Au Grand National de Jardy, Michel Asseray, directeur technique national adjoint, et ancien juge international de dressage en CCE (le seul français à juger les CCI 4* pour la fédération international), est également présent pour suivre une compétition où évoluent bon nombre de candidats aux JEM. L’occasion pour nous de faire un point avec lui.
Les concours s’enchaînent et après l’Angleterre, le calendrier ramène les français sur les épreuves du continent...
Michel Asseray : Oui nous avons suivi le protocole que nous avions fixé. Les stages durant la trêve hivernale pour bosser les fondamentaux, puis les concours. En trois phases. Les épreuves de rentrée pour les chevaux, avec Tartas pour commencer. Puis les épreuves de qualifications, plus longues. En Angleterre, avec Badminton, Chasworth, Brabam… Puis maintenant nous sommes de nouveau sur des épreuves plus courtes. C’est le cas avec le circuit du Grand National. Plusieurs étapes dans l’année qui se courent par équipes sponsorisés. Ces parcours plus courts permettent de sortir plus souvent et d’être plus visibles pour les sponsors. Précédemment le Complet avec des épreuves longues et de fait plus difficiles physiquement obligeait à peu de sorties par an.Ce périple a sans doute dû vous éclairer sur les couples en forme. Le staff commence à se faire une idée, non ?
Oui bien sûr, mais à la fin, une seule personne décidera : l’entraîneur, Thierry Touzaint. Même si chacun de nous donnera son avis, le final cut c’est lui. Il lui faut non seulement choisir les 6 couples (4+2) mais aussi définir leur place dans l’équipe. Qui sera le leader, qui peut tenir la pression. Certains compétiteurs nous ont surpris, mais aujourd’hui il s’agit d’entrer dans les schémas d’équipe.Quels sont les objectifs que vous vous fixez ?
On vise une médaille par équipe. On sait qu’au Pin le cross sera difficile. Nous avons préparé les chevaux dans cette perspective. En dressage, nous avançons à petits pas. Mais les efforts de tous finiront par payer dans cette spécialité. Techniquement nous n’avons rien à envier à d’autres nations du monde. Le souci peut se poser sur les montures. Les très bons chevaux ne sont pas légion.Pourquoi le complet connaît il un déficit de notoriété en France ?
C’est vrai que la situation est bien différente en Grande-Bretagne. La différence est avant tout culturelle. Dès le plus jeune âge et partout, l'équitation d'extérieur, le CCE font partie intégrante de la pratique. Par conséquent, cette carence en France se traduit financièrement. Les chevaux ne sortent pas autant qu’en Concours de Saut d’Obstacles. Du coup, contrairement à ce qui se passe outre-Manche, les investisseurs ne se bousculent pas pour se regrouper, devenir propriétaires et mettre des chevaux à disposition. Quelques passionnés soutiennent cette discipline néanmoins. Pour autant beaucoup de raisons existent qui permettent d'être optimistes. On voit des nouveaux chevaux et de jeunes cavaliers talentueux arriver. C’est de bon augure à deux ans des Jeux Olympiques de Rio.