I Origins: science et spiritualité dans le miroir de l'âme

Le réalisateur américain développe ses thèmes de prédilection dans son second long-métrage présenté ce jeudi en compétition: un scientifique travaillant sur l'oeil humain voit sa conception du monde chamboulée après la perte d'un être cher.

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Etrange film que "I Origins" qui navigue en tre plusieurs genres (science-fiction, mélodrame) sans jamais les aborder de front et qui tente de concilier science et spiritualité. Ian Gray (incarné à l'écran par Michael Pitt) est docteur en biologie moléculaire. Il étudie l'évolution de l'oeil humain et n'a de religion que la science. Sofi, elle, a la foi et des yeux extraordinaires. Malgré leurs différences, ils tombent amoureux. La mort va les séparer. La science pourra peut-être les réunir.



Avec "I Origins", Mike Cahill, réalisateur et monteur de plusieurs documentaires, creuse le sillon tracé avec son premier long-métrage de fiction, "Another Earth", lauréat en 2011 du prix du jury du festival de Sundance. "La science, la spirirtualité, l'amour, la mort, ce sont des sujets qui m'intéressent, une sorte de fil rouge dans les films que j'ai faits et que je ferai", prévient le metteur en scène.

La science, Mike Cahill l'a en quelque sorte dans les gènes. Ses deux frères aînés sont respectivement biologiste et neuroscientifique. "Les scientifiques sont les personnes les plus intéressantes au monde, pour moi, ce sont des rock-stars", explique le metteur en scène avant de lâcher, un large sourire aux lèvres, "Je suis obsédé par la science !".



Même s'il s'aventure parfois sur le terrain de la science-fiction, le film est extrêmement documenté et s'appuie sur des faits scientifiques établis, comme cette protéine (Pax 6) qu'on retrouve chez toutes les espèces dotées de la vue. Le réalisateur a emmené son équipe dans un laboratoire de recherche afin d'échanger longuement avec les scientifiques.

Un doux mysticisme porteur d'espoir

A cette foi en la science chevillée au corps (la science n'est jamais envisagée comme un outil dangereux alors que le fichage des êtres humains par leurs iris constitue un ressort du scénario), s'ajoute un doux mysticisme porteur d'espoir. "L'humanité appréhende le monde de façon naïve, nous ne disposons pas de tous les éléments pour le comprendre. Il y a peut-être quelque chose de plus grand". Ce quelque chose de plus grand, qui va chambouler toutes les certitudes du scientifique, c'est la mort telle que l'envisagent les religions asiatiques, hindouisme et bouddhisme. Et c'est en Inde que s'achèvera la quête du personnage principal. 


Sofi constitue probablement le personnage clé du film. Elle est incarnée à l'écran par l'actrice franco-espagnole Astrid Bergés-Frisbey. On a pu voir la jeune comédienne dans "Un barrage contre le Pacifique", "La première étoile", "La fille du puisatier" mais aussi "Pirates des Caraïbes: la fontaine de Jouvence". "Quand on m'a contactée pour ce projet, je ne cherchais pas à faire un film aux Etats-Unis, je me concentrais plutôt sur ma carrière en France. Dés la lecture du scénario, j'ai été hypnotisée par la grandeur du sujet, la qualité de l'écriture. Et puis j'ai rencontré Mike. On a envie de croire en ce qu'il croit, de vivre ce qu'il vit, de le suivre où il veut nous emmener".

Innovation technologique

Mike Cahill a donc su se montre convaincant auprès des membres de son équipe. Il a arrive aussi à convaincre le public par sa mise en scène sobre et délicate, comme un contre-point à la "grandeur" des sujets développés. Avant la projection, il a été indiqué au public que le film était présenté en Dolby Atmos (64 haut-parleurs dans la salle), une première à Deauville. Au regard des réactions glanées par notre équipe à la sortie de la salle, les spectateurs ne semblent pas avoir été époustouflés par cette innovation technologique. A la grande satisfaction du réalisateur.

En conférence de presse, Mike Cahill a expliqué que son films contenait également 200 effets visuels. "La technologie est juste un outil pour les artistes. Je voulais que cela soit le plus invisible possible. Le plus important, c'est le thème: avoir de moins en moins peur de la mort. Quand on se rend compte d'une prouesse technologique, cela dessert le scénario. L'outil doit servir l'histoire, le ressenti des personnages et non pas se mettre en avant.


Reportage de Sabine Daniel et Jean-Michel Guillaud





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