Il y a 5 mois, trois jeunes gens dont deux Rouennais, créaient le site Goodeed.com, qui permet de faire un don aux associations humanitaires, simplement en regardant une publicité. Aujourd’hui, plus de 40 000 euros ont été récoltés.
Donner quelques secondes de son temps pour de l’humanitaire, voilà ce que Thomas, Tristan et Vincent proposent aux internautes.
"Il n’est pas facile pour tout le monde de faire des dons financiers en tant que tel. Là en vingt secondes chacun peut agir gratuitement". A chaque publicité regardée via leur site, l’intégralité de la somme publicitaire est reversée à une association humanitaire.
La marche à suivre
Première étape, se connecter au site Goodeed.com. L’internaute choisit le don qu’il souhaite effectuer : pour un vaccin, un repas, ou un arbre. Ensuite, il suffit de se connecter à son compte Facebook et de regarder un spot publicitaire de vingt secondes. Le site laisse libre choix au donateur de publier ou non sur son mur la preuve du don qu’il vient d’effectuer. Chaque jour, le possesseur d'un compte Facebook peut visionner sur Goodeed quatre publicités. Lancé le 18 mars, le site a enregistré 80 000 dons en 15 jours.@MakeYourGoodeed magnifique concept made in NORMANDIE! J'ai fais mon don pour un repas #Goodeed #KeepGoing
— Mathilde Delaunay (@Mathilde__D) 15 Septembre 2014
Un projet entre la Normandie et Paris
Deux Rouennais, Thomas Beauvallet et Tristan Joly, tous deux anciens étudiants à l’Exia, l’école informatique du CESI de Rouen ont rencontré en janvier 2014 celui qui allait devenir leur partenaire. Tel le troisième mousquetaire de Dumas, Vincent Touboul Flachaire, alors en prépa commerciale à Paris, a pu grâce à l’expérience informatique de ses acolytes concrétiser une idée, jaillie dans son esprit en 2012.Tristan s’occupe du design et Thomas du développement. Quant à Vincent, il gère le volet publicitaire et commercial. Mais un tel projet demande du temps, et beaucoup d’investissement personnel. Tristan et Vincent ont décidé d’arrêter leurs études pour se donner pleinement à ce projet.
Rendre le don accessible à tous
Au téléphone, l’enthousiasme de Vincent est presque palpable. Et statistiques à l’appui, il prouve que le don des particuliers dépend de leur situation financière, et de leur âge. " 60% des donateurs ont plus de 50 ans, les jeunes qui font des dons restent minoritaire. Ce qu’on souhaite c’est créer un nouveau marché de donateurs". Et apparemment, c’est un bon début. Le jeune homme, tout juste majeur, estime que 60% des personnes qui ont consulté Goodeed.com et ont visionné une publicité ont moins de 30 ans. Grâce au site, les internautes ont la possibilité de faire un don, sans dépenser un centime.« On peut tous agir, sauver le monde, à notre échelle »
La différence avec la pub que l'on peut voir avant une vidéo sur Youtube, c'est que l'internaute ne subit pas l'annonce.
Des dons qui profitent à 100% aux organisations humanitaires
Les trois chevaliers de l’humanitaire ont arrêté leurs études. La totalité est versée aux associations et organisations humanitaires participantes. Elles peuvent cibler les famines, la santé, ou la protection de l’environnement.Entre autres, le programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU bénéficie des recettes. Grâce au site, 18 000 enfants kenyans auront un repas chaud par jour pendant un mois.
L’opération consiste à servir ces repas dans les écoles pour inciter les parents à y scolariser leurs enfants.
Nourrir les jeunes kenyans serait un raccourci sur le dur chemin de l’éducation et de la scolarisation en Afrique.
D’autres associations comme l’UNICEF, l’Etablissement français du sang ou Weforest jouissent également du visionnage de ces publicités.
Un projet humanitaire à long terme
Le but des jeunes associés, c’est de promouvoir ce système à plus grande échelle, via une plateforme participative.Autrement dit, créer un réseau international de super-héros de l’humanitaire.
Mais ici pas besoin de s’appeler http://www.change.orgClark Kent ou de se faire mordre par une araignée. Il s’agit de réunir des hommes et des femmes engagés du monde entier autour de projets d’envergure. Chaque volontaire s’engagerait à faire circuler et signer de nombreuses pétitions, pourrait s’il le souhaite donner de son propre argent pour rendre le monde meilleur.