Thomas Dandois, originaire de Lisieux, et Valentine Bourrat ont été arrêtés en août dernier en Indonésie alors qu'ils réalisaient sur des rebelles séparatistes. La justice leur reproche un défaut de visa. Ce délit est passible d'une peine de cinq ans de prison. Leur procès débute ce lundi.
Thomas Dandois et Valentine Bourrat comparaîtront le 20 octobre devant le tribunal de district de Jayapura, capitale de la Papouasie, où ils devront répondre d'"usage abusif de visa d'entrée" en Indonésie. Les deux Français étaient entrés dans l'archipel avec un visa de tourisme, alors qu'ils auraient dû être en possession d'un visa de journaliste et d'une autorisation des autorités pour pouvoir exercer leurs activités en Papouasie, une région sensible où de nombreux militaires sont déployés pour lutter contre des mouvements séparatistes.
Les journalistes avaient été interpellés le 6 août pour infraction à la législation sur l'immigration, lors d'un reportage qu'ils réalisaient pour la chaîne de télévision franco-allemande Arte, en Papouasie, dans l'est de l'archipel. Ce délit est sanctionné par une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison, selon la législation indonésienne.
L'association Reporters sans frontières (RSF) et les syndicats de journalistes français SNJ et SNJ-CGT avaient réclamé lundi la libération immédiate de leurs deux confrères, appelant les autorités françaises "à tout mettre en oeuvre" en ce sens.
En règle générale, les journalistes arrêtés en Indonésie sont ensuite expulsés, mais le cas des deux Français retenu pendant une période inhabituellement longue est intervenu dans un contexte particulier. Thomas Dandois avait été interpellé dans un hôtel de la ville de Wamena (est) en compagnie de trois membres du Mouvement de la Papouasie libre (OPM), et Valentine Bourrat avait été appréhendée peu de temps après.
Les rebelles rencontrés par les journalistes venaient des montagnes du centre de la Papouasie, dans le district de Lanny Jaya, où cinq séparatistes ont été abattus dans un échange de coups de feu avec des militaires le 1er août, soit quelques jours seulement avant l'interpellation des Français. Deux policiers avaient été tués quelques jours plus tôt dans une embuscade attribuée à l'OPM.
Julien Dandois, le frère du journaliste bas-normand, sera l'invité de votre édition régionale ce lundi 20 octobre à 19 heures.
Les explications de Jean-Baptiste Pattier