L'APF mène ce jeudi une action dans le centre-ville de Caen pour sensibiliser le grand public à la question de l'accessibilité. L'association reproche au gouvernement de ne pas respecter les objectifs fixés il y a 10 ans.
La colère monte parmi les associations de handicapés depuis plusieurs semaines. A Caen, l'Association des Paralysés de France a mené ce jeudi après-midi une action place du Théâtre et place Saint-Pierre: les bus ont été brièvement bloqués pour permettre de sitribuer des tracts aux voyageurs valides. Cette action s'inscrit dans la continuité de celle entreprise durant la foire de Caen (distribution de tracts): sensibiliser le grand public à la question de l'accessibilité aux personnes handicapées et dénoncer une ordonnance qu'elle juge "inacceptable".
En 2005, la loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées fixait des objectifs à atteindre au 1er janvier 2015 en matière d'accessibilité. A l'approche de cette échéance, il est clair que cet objectif ne sera pas atteint dans le délai imparti. En septembre dernier, une ordonnance prévoyant de nouveaux délais pour la mise en accessibilité des lieux publics et transports aux handicapés a été présentée en conseil des ministres.
"de graves reculs"
Dans un communiqué commun, une quinzaine d'associations représentant des personnes handicapées, âgées ou usagers de la voirie et des transports (Associations des paralysés de France, des accidentés de la vie etc) ont dénoncé "de graves reculs par rapport à l'ambition initiale de 2005". Elles dénoncent les nouvelles dérogations introduites par cette ordonnance.
Les acteurs publics et privés qui ne se sont pas mis en conformité avec l'obligation d'accessibilité devront déposer en mairie ou en préfecture, d'ici octobre 2015, un "agenda d'accessibilité programmé" (Ad'ap), dans lequel ils s'engagent à réaliser les travaux dans un certain délai: de 3 à 9 ans selon la taille de l'établissement public ou le type de transport. En déposant ces agendas, les acteurs concernés éviteront les sanctions pénales prévues par la loi de 2005 en cas de non-respect des obligations d'accessibilité (45.000 euros d'amende).
Autre motif de mécontentement pour les handicapés caennais, la hauteur des nouveaux bus mis en service en septembre dernier. Alors que les quais avaient été réajustés pour s'adapter aux anciens modèles, il manque 5 à 10 cm entre les quais et les nouveaux bus. Ces derniers sont donc inaccessibles aux personnes handicapées.