Le feuilleton de cette semaine de novembre 2014 nous ramène dans la terrible première guerre mondiale où des milliers de bas-normands sont morts au combat et où les civils ont contribué à l'effort de guerre.
Le 11 novembre 1918, la Grande Guerre s'achevait. Bilan pour la France un million et demi de morts, dont cinquante mille Bas-Normands. Des pères, des fils qui à l'aube de l'entrée de la France dans ce premier conflit planétaire n'auraient jamais imaginé une telle issue, fatale pour bon nombre d'entre eux... Notamment dans le département de l'Orne qui a payé un lourd tribut durant cette guerre avec plus de dix mille cinq cents hommes tués sur les quarante cing mille mobilisés, soit 20% des combattants ornais, chiffre supérieur à la moyenne nationale...
Un feuilleton proposé par Thierry Cléon, Jean-Michel Guillaud, François Brillet et Bruno Munch
Episode 1 Premier août 1914 : mobilisation générale dans l'Orne
Le 1er août 1914, en milieu d'après midi, dans l'Orne comme ailleurs, les cloches sonnent la mobilisation. Les hommes ont deux jours pour répondre à l'appel. Ils partiront le visage sombre, en présence de la population qui accompagne leur départ avec drapeaux et guirlandes mais aussi avec anxiété. Ces hommes, principalement issus de la campagne ornaise, vont constituer sept régiments qui rejoindront la ligne de front et dès le 22 août, nombre d'entre eux vont périr sous les bombes.
Gérard Bourdin, historien
Episode 2 L'économie et l'effort de guerre dans la Manche
L'effort de guerre concerne tout le monde. On demande à des entreprises de se reconvertir dans la fabrication de munitions ou de véhicules de guerre , les femmes remplacent les hommes dans les usines et à la tête des exploitations agricoles, les enfants en âge de travailler sont embauchés et les prisonniers allemands sont obligés de travailler à la construction de bâtiments militaires. C'est le cas des hangars à dirigeables construits à proximité des côtes.
Intervenants :
Patrick Fissot, historien, Auteur du livre "Les Manchois dans la Grande Guerre"
Pierre Simon, coordonnateur du Musée, Association des amis du hangar à dirigeables d'Ecausseville (Manche)
Episode 3 Les grands hôtels de la côte transformés en hôpitaux militaires
Sur la côte fleurie, l'effort de guerre touche les grands hôtels et stations balnéaires. L'armée réquisitionne les établissements de Basse-Normandie, qui ne sont qu'à deux cents kilomètres du front, pour les transformer en hôpitaux où les blessés vont affluer dès la bataille de Charleroi en août 1914. Les blessés quitteront ces hôpitaux auxiliaires fin 1916 pour rejoindre la caserne Hamelin à Caen, moins onéreuse pour l'armée.
Jean Moisy, Président de l'association des Amis du musée de Trouville
Auteur de la revue Athéna "Trouville pendant la grande guerre"
Episode 4 Le cimetière anglais de Tourgéville
A Tourgeville (Calvados), il est un cimetière unique où reposent des militaires britanniques de la première guerre mondiale. C'est un havre de paix entretenu quotidiennement, qui abrite trois cent quinze militaires. Entrés en guerre le 5 août 1914, les anglais se sont basés au Havre. En 1916 leurs premiers navires ont accosté dans le port de Trouville-Deauville et l'Etat major a installé un camp sanitaire à Tourgeville ou trente mille soldats ont séjourné pendant le conflit.
Intervenants :
William Moody, responsable du secteur nord-ouest Commonwealth War-Graves Commission
Graham Ford, jardinier du cimetière britannique de Tourgéville (CWGC)
Gilbert Hammel, collectionneur