Drones: un expert britannique pointe la vulnérabilité des sites nucléaires français

Mandaté par Greenpeace, un expert britannique a remis aux parlementaires français un rapport alarmiste sur la sécurité des installations nucléaires françaises.

Une trentaine de sites nucléaires, dont la centrale de Flamanville et l'usine Areva de la Hague dans le Cotentin, auraient été survolés par des drones ces dernières semaines. Très rapidement, les anti-nucléaires, dont l'ONG Greenpeace et le Réseau Sortir du nucléaire ont interpellé les autorités sur la sécurité des installations nucléaires françaises. Les réponses obtenues ne les ont pas convaincus. Greenpeace a demandé a mandaté début novembre un expert indépendant britannique pour évaluer les risques encourus.

Le rapport de John Large a été remis ce lundi aux parlementaires français. Ses conclusions sont alarmistes. Auditionné par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), l'expert a expliqué avoir étudié quatre scénarios d'attaque avec des drones. Selon lui, "si ces scénarios s'étaient déroulés dans la réalité, il y aurait eu un risque de rejet radioactif majeur". Il estime que les drones sont capables de dépasser les défenses "obsolètes" des sites nucléaires, car "pensées et construites pour faire face à des technologies aujourd'hui dépassées"

Le président de l'office parlementaire, le député socialiste Jean-Yves Le Déaut, a minimisé la portée ce rapport expliquant qu'il démontrait simplement, "comme Fukushima l'a montré", qu'il fallait "de l'eau et de l'électricité pour qu'une centrale tourne, et qu'il y a des périphériques qui sont à côté de ces centrales et que si ces périphériques sont endommagés et bien cela donne Fukushima". Il a de plus estimé que ces survols de centrale ne constituaient pas selon lui "un scénario terroriste".

Pour le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) Pierre-Franck Chevet, les drones représentent "une menace qu'il ne faut pas dramatiser mais qu'il ne faut pas non plus minimiser". Il a assuré que l'expert britannique s'était "largement appuyé" sur les conclusions de l'ASN après l'accident de Fukushima sur les améliorations de sûreté à apporter aux centrales nucléaires. "Nous avons proposé à cet expert de faire une réunion avec lui pour aller dans le détail, mais je ne peux pas me prononcer sur un rapport qui vient d'être remis". Greenpeace a choisi de ne pas rendre ce rapport public en raison de son caractère sensible.


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