Les maires de Giberville, Mondeville et Colombelles s'insurgent contre la décision du recteur d'académie. Les collèges et les écoles de leurs communes sortent de la zone prioritaire d'éducation. Effectif des classes, suppression des RASED entre autres: les conséquences sont multiples.
"J'ai la sensation qu'on fait des économies sur des choses essentielles" Gérard Leneveu, le maire de Giberville, donne le ton. Le constat est difficile à accepter pour les élus de Giberville, Mondeville et Colombelles. Le collège Emile Zola, l'école des tilleuls, de pasteur et d'Aragon sortent de la zone d'éducation prioritaire. Les conséquences sont nombreuses. Les classes risquent d'être surchargées, les accompagnants type Rased (réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté) supprimés tout comme la prime qui était dédiée aux professeurs exerçant dans ces zones plus difficiles. Avec la suppression des avantages notamment pour les enseignants, les élus craignent que ces professionnels quittent leurs établissements.
Des critères qui ont changé?
Le taux de boursiers, le pourcentage d'élèves issus des catégories sociales les plus défavorisées ou de Zone urbaines sensibles, la quantité d'écoliers en retard à l'entrée en sixième. Voilà les critères sur lesquels l'éducation nationale s'appuie pour déterminer les zones d'éducation prioritaires. Les maires contestent ces marqueurs. "Ce sont des données récoltées dans les collèges exclusivement et à l'institut national de la statistique (INSEE) qui datent du dernier recensement!" s'exclame le maire de Giberville. "Dans nos communes, nous avons des spécificités économiques, sociales et humaines. On a des dynamiques urbaines auxquelles il faut être attentifs. Sur ma commune le taux de chômage s'élève à 24%" souligne Marc Potier, le maire de Colombelles. Autre exemple, à Giberville, sur un effectif de 450 écoliers, une centaine d'entre eux bénéficiaient d'un accompagnement particulier. Hélène Mialon Burgat, maire de Mondeville rappelle :" Dans nos trois communes, le taux de logements sociaux s'échelonne entre 30 et 54%. Nous jouons tous le jeu, nous faisons de l'accompagnement social avec nos moyens, déjà qu'on en a de moins en moins avec les collectivités, si l'état aussi nous donne moins d'argent, ça va être difficile!"
Image Gildas Marie