François Hollande a donné ce mardi le coup d'envoi de la deuxième vague du programme de rénovation urbaine, un immense chantier doté de 5 milliards d'euros sur dix ans (2014-2024). Parmi les quartiers sélectionnés, celui d'Hauteville à Lisieux, dont le maire sera l'invité du JT de 19h.
Le maire de Lisieux, Bernard Aubril (DVD), sera notre invité dans le journal de 19h. Le quartier lexovien de Hauteville fait partie des 200 quartiers prioritaires sélectionnés dans le cadre du nouveau plan de renouvellement urbain. Il est le seul de la Basse-Normandie.
Hauteville compte 8 000 habitants. La moitié vit avec moins de 1 000 euros par mois. Il y a beaucoup à faire comme rénover le centre commercial, les porches d'immeubles, créer des jardins familiaux, etc... Un conseil citoyen a été créé pour discuter des idées mais on ne connaît pas encore le montant exact qui sera alloué à ce quartier.
Le reportage de Gwenaelle Louis
Le Nouveau programme national de renouvellement urbain, qui succède au plan de rénovation lancé en 2003 par Jean-Louis Borloo, bénéficiera d'abord à ces 200 quartiers prioritaires au niveau national. A ces quartiers s'ajouteront 200 sites "d'intérêt régional", repérés par les préfets de région, dont 50 ont déjà été mis en avant par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU). Tous ont été choisis parmi les 1.500 quartiers prioritaires de la nouvelle carte de la pauvreté en métropole et Outre-Mer.
Quels sont les moyens mobilisés ?
L'investissement prévu est de 5 milliards d'euros sur dix ans, financés avec le concours d'Action Logement (ex 1%-Logement). Sur cette somme, 4 milliards seront consacrés aux sites d'intérêt national, 850 millions aux quartiers d'intérêt régional, et 150 millions iront aux études de préfiguration. D'autres mesures doivent appuyer cet investissement financier, par exemple la TVA à 5,5% pour les acheteurs d'un premier logement neuf dans ou à moins de 300 mètres d'un quartier prioritaire, l'exonération d'impôts fonciers pour les petits commerces, ou la mise en place des "territoires entrepreneurs" pour remplacer les Zones franches urbaines, avec des exigences renforcées en matière d'embauches locales pour bénéficier d'exonérations fiscales.
Comment les quartiers ont-ils été choisis ?
Les 200 quartiers prioritaires au niveau national, où vivent 2 millions d'habitants, présentent des problèmes graves dans le domaine de l'habitat (état du bâti, diversité sociale), de la proximité des transports ou des services accessibles. Il s'agit de grands ensembles qui ont mal vieilli, mais aussi, pour la première fois, d'habitat social "horizontal" (comme dans le bassin minier à Lens) ou de centres villes dégradés (Thiers, Villeneuve-la-Garenne ou Saint-Denis).
La carte des quartiers sélectionnés :
Quels sont les résultats escomptés ?
L'Etat espère que ce deuxième acte de la rénovation urbaine génèrera près de 20 milliards d'euros de travaux, et qu'il créera "près de 240.000 emplois" dans la filière du BTP, et 300.000 au total. Au-delà, il s'agit de casser l'effet-ghetto, en rénovant les immeubles selon de meilleures normes environnementales, voire en détruisant les plus vétustes, en aménageant des espaces verts et des équipements sportifs ou culturels, ou encore en "désenclavant" les quartiers grâce à une meilleure offre de transports.
A-t-on tiré les leçons du premier acte de la rénovation urbaine?
Le premier programme a permis la rénovation de 340.000 logements et la construction de 141.000 autres. Mais la Cour des comptes avait dressé en 2012 un bilan sévère de la politique de la Ville, jugeant qu'il n'avait "pas atteint ses objectifs". La deuxième mouture élargit son ambition en passant de la "rénovation urbaine" au "renouvellement urbain". L'idée est de lier étroitement les programmes de rénovation aux questions de développement économique et de cohésion sociale. L'emploi, le développement durable, la participation citoyenne sont aussi des éléments mis en avant.