Il faut s'attendre en Basse-Normandie à un boycott généralisé de la carte vitale lors d'une consultation médicale. Après la grève des cabinets pendant cette période de fêtes les médecins libéraux souhaitent prolonger leur action.
Les médecins libéraux ont mené du 23 au 31 décembre une semaine de grève des gardes et de fermeture des cabinets pour protester contre
le projet de loi santé, qui doit être débattu au printemps au Parlement.
Plusieurs syndicats appellent à une nouvelle fermeture des cabinets, ce lundi 5 janvier et mardi 6. D'autres appellent à une "guérilla" administrative visant à engorger les services d'assurance-maladie, par exemple en ne prenant pas la carte vitale des patients.
Leur grogne vise notamment la généralisation du tiers payant à tous les assurés d'ici 2017, qui figure dans le projet de loi. Avec cette mesure, qui est un casus belli pour les syndicats de médecins, les patients n'auront plus à avancer les frais lors de leurs consultations médicales. Une fois la réforme
votée, les médecins seront directement payés par l'assurance maladie et par les mutuelles, certains syndicats y voyant une "mise sous tutelle
administrative".
Les médecins fustigent aussi dans le projet de loi santé une mise sous tutelle des agences régionales de santé et un "démantèlement" de
leur métier. Ils réclament aussi des négociations tarifaires.
En Basse-Normandie cette grève aurait été suivie à 70% par les médecins libéraux de la région. Il faut donc s'attendre à se voir refuser la carte vitale dans les semaines qui viennent. Et il va falloir pour les patients remplir à nouveau, les fameuses feuilles de soins.
Le reportage de Thierry Cléon et Stéphanie Lemaire avec le Dr Gilles Tonani, président du collège médecins généralistes