En 2008, la commune a contracté un emprunt d'1,8 millions d'euros indexé sur la parité euro-franc suisse. Avec l'envolée de la monnaie helvète, les taux d'intérêts grimpent en flèche et mettent en péril les finances de Saint-Aubin-sur-Mer.
"Actuellement je me dis: mais dans quelle direction je vais ? Les conseillers, les élus, les gens de Saint-Aubin me demandent: qu'est-ce-qu'on fait ? Je ne sais pas leur répondre. Je suis assez désemparé". Jean-Paul Ducoulombier, maire de Saint-Aubin-sur-mer, ne sait pas comment il va pouvoir gérer la commune. Le budget figure à l'ordre du prochain conseil municipal et les débats s'annoncent animés. Car le pire est envisageable: "c'est ce qu'on appellerait dans le privé un dépôt de bilan".
La semaine dernière, la banque nationale suisse a décidé de laisser envoler sa monnaie face à l'euro. La flambée du Franc suisse entraine des conséquences dramatiques sur les finances de près de 1300 collectivités en France. Celles-ci avaient contracté auprès de la banque Dexia des emprunts indexés sur la monnaie helvète.
En 2008, la commune de Saint-Aubin-sur-Mer avait ainsi emprunté 1,8 millions d'euros. Un prêt à taux variable non plafonné et indexé sur la parité euro franc suisse. Ce qui semblait être une "bonne affaire" à l'époque se révèle sept ans plus tard catastrophique. Le taux d'intérêt dépasse désormais largement les 20%. "Les intérêts que nous aurons à rembourser en 2015 par exemple, si les choses restent en l'état, ce n'est plus 100 000 euros mais 450 000 euros". Avec un budget de fonctionnement de 2,9 millions d'euros, Jean-Paul Ducoulombier ne voit pas comment la commune va pouvoir rembourser ce prêt.
Reportage de Thierry Cléon et Stéphanie Lemaire
Intervenant:
- Jean-Paul Ducoulombier, maire de Saint-Aubin-sur-mer