La cour d'appel de Caen confirme la condamnation du commandant du Condor Vitesse et relaxe le second

Le commandant du Condor Vitesse désormais à la retraite, est condamné à 18 mois de prison avec sursis et de cinq ans d'interdiction d'exercer sa profession, et son second est relaxé par la cour d'appel de Caen. 

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"Ecoeurée", voilà le mot lâché par la femme du patron pêcheur, tué dans cet accident survenu en mer le 28 mars 2011, à la sortie de l'audience cet après-midi. Le commandant du Condor Vitesse qui a percuté le caseyeur a été condamné par la cour d'appel de Caen à 18 mois de prison avec sursis et de cinq ans d'interdiction d'exercer sa profession. Son second est relaxé. 


Un pêcheur tué par un ferry

Le 28 mars 2011, le Condor Vitesse, un ferry de 86,27 mètres de long, a "coupé en deux" un caseyeur de 9,20 mètres, tuant le patron-pêcheur de 42 ans et précipitant les deux matelots à l'eau. Le ferry naviguait à plus de 36 noeuds (67 km/h) malgré un épais brouillard, entre Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) et l'île anglo-normande de Jersey.

La cour d'appel de Caen confirme la condamnation du commandant mais relaxe le second

Le 11 septembre 2013,  le tribunal correctionnel de Coutances condamne en première instance le commandant du Condor Vitesse désormais à la retraite, à 18 mois de prison avec sursis et de cinq ans d'interdiction d'exercer sa profession, et son second, alors âgé de 48 ans, de 12 mois avec sursis, sans interdiction d'exercer. Ce dernier est devenu formateur. Le parquet de Coutances, qui avait requis de la prison ferme, avait fait appel de cette décision. Aujourd'hui, la cour d'appel de Caen confirme ces peines et même les allège. En effet, le commandant est toujours condamné avec sursis et le second est relaxé. L'épouse de la victime Delphine Lesaulnier venue avec deux de ses filles a l'audience n'en revient pas: "Le second a été relaxé: je trouve ça aberrant. Le capitaine, lui, de toutes façons avait reconnu ses torts déjà avant, mais le second, on s'y attendait pas du tout".


Une incertitude

La cour a estimé qu'il y avait "une incertitude" sur la question de "savoir si le radar" du second fonctionnait correctement et donc s'il était en mesure de voir le bateau de pêche ou pas, a expliqué le président de la cour Henri Ody ce lundi. "Ma réaction c'est que la justice c'est de la pure merde. L'expertise du radar montre bien qu'ils avaient switché les deux radars sur la même antenne. Les experts disent que ca marchait exactement pareil. Évidement qu'il n' rien vu dans son radar. Evidement qu'il n'a rien vu et on le relaxe lui...Et maintenant, il n'y en a qu'un qui porte le chapeau c'est le commandant." explique Pascal Le Guillou, le propriétaire du bateau de pêche "Les Marquises".


Regardez ce reportage de Franck Bodereau et Tony Detcheverry

durée de la vidéo : 00h01mn52s
©INA

Delphine Lesaulnier: veuve du patron-pêcheur
Pascal Le Guillou: propriétaire du bateau "Les Marquises"


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