Fin janvier, les salariés ont appris que la direction d'Areva prévoyait la suppression de "500 postes sur 3100 d'ici 5 ans sur le site de la Hague. Sans licenciements." Mardi soir, ils ont organisé une réunion "historique", qui a rassemblé près de 600 personnes, pour alerter les élus locaux.
Alors qu'Areva a annoncé, ce lundi, une perte nette record provisoire de 4,9 milliards d'euros, les salariés du Cotentin ne cachent plus leurs craintes. Fin janvier, déjà, la direction locale avait déclaré que 500 postes seraient supprimés, d'ici 2020.
Devant les habitants et les élus locaux, les syndicats ne mâchent pas leurs mots : "La menace sur l'emploi met en péril tout le bassin du Cotentin", préviennent les syndicats. Et Philippe Launay (Force Ouvrière) de nous expliquer :
" 1 emploi Areva NC supprimé engendre la suppression d'un emploi de sous-traitant. Faites le calcul. Si on supprime 500 emplois Areva NC, c'est 1000 emplois perdus. Une catastrophe pour la vie économique du Cotentin.
Les syndicats ont donc demandé aux élus locaux, maires, assistants parlementaires, conseillers généraux d'interpeller l'Etat, actionnaire principal d'Areva, pour empêcher une "casse sociale", s'inquiète Philippe Launay. "Car ce n'est qu'une première étape", selon lui.
En effet, lundi, Areva a devancé la publication de ses résultats 2014 en annonçant une perte nette record provisoire de 4,9 milliards d'euros, en raison notamment de nouvelles provisions et de la dépréciation de certains actifs. Cette annonce laisse augurer de l'ampleur du plan de compétitivité que le groupe doit annoncer le 4 mars lors de la présentation de ses résultats.
Et Philippe Launay (FO) d'ajouter : "Les salariés n'ont pas à payer les erreurs stratégiques et douteuses du groupe. Je pense scandale UraMin. D'ailleurs, FO a porté plainte contre X auprès du parquet de Paris, pour faux en écriture et présentation d'écriture douteuse."