Comme dans le film de Jean-Pierre Mocky, un homme de 67 ans s'était spécialisé dans les vols à l'intérieur des églises
Des dizaines de vols en deux ans
Il a fallu de la patience et de la méthode aux policiers de la brigade de répression des cambriolages de la Sûreté de Seine-Maritime pour résoudre une curieuse affaire de vols dans les églises de la région elbeuvienne et de l'agglomération rouennaise.Ce sont 29 vols qui ont été recensés entre juillet 2013 et mars 2015. Un relevé de traces et d'indices par les spécialistes (les experts) de la police scientifique a permis aux enquêteurs, notamment grâce aux empreintes ADN, d'identifier un suspect. Un homme âgé de 67 ans déjà connu (et condamné) pour des faits similaires commis ces dix dernières années en Basse-Normandie.
A visage découvert
Avant de pouvoir le localiser à Saint-Aubin- lès-Elbeuf et de l'interpeller hier matin (mardi 14 avril), les policiers ont d'abord fait l'inventaire et effectué des rapprochements dans tous les vols récemment déclarés dans des églises.Classer et analyser toutes les plaintes a permis de définir un mode opératoire commun : un homme se présentait tôt le matin dans les églises, sacristies, presbytères ou salles paroissiales lors des préparatifs des offices religieux pour voler de l'argent liquide. Mais aussi de la nourriture et des clés, qu'il n'hésitait pas à prendre dans les sacs à main des personnes (souvent âgées) venues préparer la messe.
Le tout à visage découvert et avec beaucoup d'aplomb, engageant parfois la conversation avec les "grenouilles de bénitier" qui s'inquiétaient des raisons de sa présence.
Sans domicile fixe, cet homme qui vivait entre foyers et hôtels, ne volait jamais d'objets de culte. Uniquement de quoi subsister.
Si les policiers ont recensé plusieurs dizaines de vols (à Elbeuf, à Saint-Aubin lès Elbeuf, à Caudebec lès Elbeuf, à Petit et Grand Quevilly, à Sotteville lès Rouen, à Rouen et à Mont Saint-Aignan), lors de son interrogatoire, le suspect n'en reconnaît que quelques uns. Prudent, il n'avoue que les vols où les éléments de preuves (comme son empreinte ADN) ne peuvent qu'être difficilement contestés...
Comme Bourvil ?
Ce voleur n'a pas donné d'explications sur sa "spécialisation" dans les églises. On ne sait donc pas s'il a été influencé par "Un drôle de paroissien", le film de Jean-Pierre Mocky avec Bourvil, Francis Blanche et Jean Poiret, qui, en1963, racontait comment un homme à qui on aurait donné le bon dieu sans confession, pillait les troncs des églises pour collecter billets et pièces de monnaie afin d'assurer les besoins et les dépenses de sa famille !Bien que formellement reconnu par des témoins et des victimes, bien qu'identifié sur des enregistrements réalisés par des caméras de vidéo surveillance, cet homme ne sera poursuivi que pour dix faits de vols.
Présenté à la Justice, il doit être jugé en comparution immédiate ce mercredi après midi.