Les deux autres détenus de ce centre pénitentiaire ultra-sécurisé qui comparaissaient pour complicité ont été relaxés. Dans la salle d'audience du tribunal correctionnel d'Alençon, les débats ont une nouvelle fois porté sur le climat qui règne au sein de cet établissement.
Sur le banc des prévenus, trois détenus devaient répondre d'une agression commise le 26 mars dans un couloir du centre pénitentiaire. Les faits sont difficilement contestables : ils ont été filmés par une caméra de vidéo-surveillance. Les images ont d'ailleurs été projetées à l'audience. Dans un couloir, deux surveillants accompagnent trois détenus. Une altercation éclate. Un des agents du centre pénitentiaire reçoit un coup de pied et un coup de poing à la tête. "On voit très bien ce qui se passe. Mais c'est dommage, on n'a pas le son pour entendre ce qui s'est dit, regrette Me Deniaud qui défend les surveillants. Mais on voit le nombre de détenus par rapport au nombre de gardiens. Et on voit la violence de l'agression" .
Un énième procès pour des faits de violence
"Les surveillants effectuent une mission de service public. Il exercent un métier difficile, très important sur le plan humain. ils ne sont pas là pour prendre des baffes tous les jours !" poursuit Me Deniaud. Un représentant syndical venu pour soutenir ses collègues estime qu'il est important que chaque écart soit sanctionné par la justice, d'autant que la prison de Condé-sur-Sarthe est "un établissement neuf" où les détenus bénéficient dune cellule individuelle : "il ont un espace de 12 m², une douche en cellule. Ils ont l'ordinateur, la console de jeu, l'ordinateur. Il y a quand même pire !". Et pourtant, depuis l'ouverture de cet établissement conçu pour accueillir des détenus condamnés à de longues peines, les incidents se multiplient, ce que déplore Me Deniaud : "C'est le énième procès qui est dû à cette prison. Depuis qu'elle est ouverte, on n'a que des difficultés. Il faut que cet établissement retrouve la sérénité".Beaucoup de surveillants débutants
"De façon étonnante, pour une fois, la partie civile se retrouve aux côtés de la défense, souligne Me Sandberg qui assure la défense d'un des prévenus. Je pense que l'agression est liée aux conditions de vie. Cette agression, elle ne vient pas comme ça ! Les conditions de vie de ces détenus engendrent la violence" ajoute l'avocat qui constate un manque de dialogue au sein de l'établissement où beaucoup d'agents débutants ont été nommés. "S'il y avait une meilleure communication entre les surveillants et les détenus, il n'y aurait pas ces incidents à répétition qui malheureusement se reproduiront".
Compte-rendu d'audience de Suzana Nevenkic et Gildas Marie :
intervenants :
Me Deniaud, avocat des surveillants
Me Sandberg, avocat de la défense