Une soixantaine de surveillants bloquent depuis 6 heures ce matin cet établissement ultra-sécuritaire inauguré au printemps 2013. Les personnels réclament plus de moyens. Le mouvement est soutenu par une intersyndicale.
Depuis son inauguration au printemps 2013, le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, près d'Alençon, est en proie aux tensions. Cet établissement, conçu pour accueillir les détenus les plus dangereux, a été le théâtre de multiples agressions visant, pour une écrasante majorité d'entre elles, le personnel surveillant. Ce dernier a exprimé sa colère à maintes reprises et réclamé davantage de moyens. La situation semble ne pas avoir évolué puisque une action de blocage de l'établissement est menée depuis 6 heures ce mardi matin.
Palettes et pneus amassés, une soixantaine de surveillants pénitentiaires bloquent toutes les entrées. Ces derniers, ne disposant pas du droit de grève, se sont mobilisés sur leur temps de repos. Par solidarité, leurs collègues en poste ce lundi, ont pris leur service avec 15 minutes de retard. Le mouvement, lancé par une intersyndicale (FO, Ufap, SPS, CGT) est prévu pour durer toute la journée. Les personnels réclament davantage de moyens. Emmanuel Baudin, délégué régional de FO pénitentiaire, interviewé par nos confrères de Tendance-Ouest, a dénoncé "le manque d'effectif, la suppression des postes parce qu'il faut faire des économies d'heures supplémentaires parce que ça coûte trop cher (...) ce qui met en danger la sécurité des personnels".
Les personnels de Condé-sur-Sarthe ont été rejoints ce mardi matin par des collègues d'autres établissements pénitentiaires (Argentan, Le Mans, Lorient) et espèrent bien que leur mouvement fera tâche d'huile. Une manifestation est d'ores et déjà prévue vendredi prochain au Mans à l'occasion de la venue de Christiane Taubira, garde des sceaux.
Reportage d'Hélène Jacques et Cyril Duponchel
Intervenants:
- Emmanuel Baudin, secrétaire interégional FO Pénitentiaire
- Emmanuel Guimaraes, représentant local FO Pénitentiaire