Une cinquantaine de gardiens ont manifesté devant la prison de Condé-sur-Sarthe. Ils réclament le rétablissement de cinq postes supprimés en novembre. Ce matin, la direction a fait part des sanctions prises à l'encontre de ces fonctionnaires.
6 heures du matin devant l'entrée de la prison de Condé-sur-Sarthe, une cinquantaine de gardiens chantent la marseillaise...Ils sont de dos par rapport à leurs directeur. Ils ne veulent pas voir ni écouter leur supérieur en train de lire la mise en demeure de ses agents. Les manifestants ne sont pas autorisés à faire grève. Ils ont donc pris sur leurs temps de repos pour se mobiliser. Pour avoir bloqué l'entrée de l'établissement pénitentiaire, ils vont être pénalisés. Ils encourent des sanctions pécuniaires et seront peut-être rétrogradés. Ce matin, au moment de la remise des clés, les employés de la prison ont fait en sorte de retarder leurs prise de service d'un quart d'heure en signe de solidarité avec ce mouvement de contestation. Résultat: ils ne seront pas payés aujourd'hui.
Les revendications
Les gardiens de prison réclament le rétablissement de cinq postes supprimés en novembre. De source syndicale (force ouvrière est majoritaire au sein du personnel carcéral), ils sont actuellement en sous-effectif. Il manquerait 38 agents pour garantir la sécurité au sein de la prison. Au total 180 agents surveillent 90 détenus dans cet établissement. Leurs heures supplémentaires, jusqu'à 400 pour certains, sont payées avec des mois de retard. Sans compter les impôts à régler sur ces rétributions non perçues. Une délégation compte se rendre au Mans pour tracter et peut-être rencontrer Christiane Taubira garde des sceaux, en visite à la prison de Coulaine avec Mariesol Touraine.Reportage de Nicolas Corbard et Damien Migniau
Emmanuel Baudin: secrétaire interrégional Force Ouvrière Grand-Ouest
Harold Vallienne: surveillant au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe