Alors qu'Areva, en grande difficulté, a annoncé début mai une importante réduction de ses effectifs, une réunion avait lieu ce mercredi à l'Elysée sur l'avenir du spécialiste français du nucléaire. Un rapprochement avec EDF est à l'étude. Une décision officielle est attendue en juillet.
François Hollande, Manuel Valls et les quatre ministres concernés par le dossier Areva se sont rencontrés mercredi pour évoquer le rapprochement entre l'ex-fleuron du nucléaire et EDF, une réunion d'étape avant la décision officielle, attendue en juillet. "Cette réunion n'est pas conclusive. Elle participe aux discussions qui sont engagées entre l'Etat et les entreprises concernées pour aboutir à des propositions d'ici le mois de juillet", a souligné le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, au cours du compte rendu du Conseil des ministres.
La "réunion de travail", qui s'est tenue à l'Elysée à l'issue du Conseil des ministres, a rassemblé, autour du président de la République, le Premier ministre Manuel Valls, ainsi que les ministres de l'Economie Emmanuel Macron, de l'Energie, Ségolène Royal, des Finances, Michel Sapin, et des Affaires Etrangères, Laurent Fabius. Elle s'est achevée vers 13 heures, sans qu'aucun des participants ne fasse de déclaration.
"Le gouvernement souhaite une chose simple, c'est garantir la pérennité des entreprises dans cette filière nucléaire", a rappelé M. Le Foll, durant le compte rendu. "Un travail est engagé avec des propositions qui seront présentées d'ici le mois de juillet".
EDF a transmis le 22 mai à Areva une offre "indicative" pour la reprise de sa division réacteurs, Areva NP. En cas de rachat, l'électricien public placerait cette activité dans une filiale qu'il détiendrait à majorité, ouvrant le reste du capital à d'autres investisseurs. Mais d'autres hypothèses sont aussi sur la table, comme un rapprochement limité à la mise en commun des équipes d'ingénieurs travaillant à la conception des nouveaux réacteurs (environ 1.200 personnes).
D'autres activités d'Areva, qui a engagé un plan de cessions d'actifs, éveillent aussi des intérêts. Engie (ex-GDF Suez) a ainsi répété à plusieurs reprises être intéressé par une prise de participation dans les services de maintenance des réacteurs à l'international.
L'Etat, qui détient 84,5% d'EDF et 87% d'Areva, devrait ensuite participer à une recapitalisation du groupe, dont les besoins sont évalués à 7 milliards d'euros, selon des informations de presse. Le gouvernement prendra une décision "d'ici l'été", a assuré M. Macron il y a une dizaine de jours, après une rencontre avec les syndicats d'Areva.
Le groupe a accusé une perte nette de près de 5 milliards d'euros en 2014, en raison notamment d'importantes dépréciations d'actifs. Parallèlement aux réflexions sur son périmètre, il a engagé un plan d'économies qui pourrait se traduire par la suppression de 6.000 postes dans le monde.