Louise, un chromosome en plus et un tour du monde

Caroline Boudet, originaire d’Alençon dans l’Orne, a lancé un cri du cœur sur les réseaux sociaux. Elle ne supportait plus le regard des autres sur sa petite fille Louise atteinte de trisomie. Aujourd’hui, son message a fait le tour du monde.

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Tout a commencé par un rendez-vous chez le médecin le 8 juin dernier. Les mots blessants et les remarques – toujours les mêmes – culpabilisantes. Une consultation qui a été pour Caroline Boudet la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Caroline Boudet est journaliste, originaire d’Alençon dans l’Orne où elle a étudié au Lycée Marguerite de Navarre, puis au lycée Malherbe de Caen et à Sciences Po Rennes. Elle a ensuite étudié au CFJ à Paris.

En rentrant de chez le médecin, Caroline écrit un petit texte en français et en anglais qu’elle publie sur son compte Facebook. « Elle, c’est ma fille. Louise. Qui a quatre mois, deux bras deux jambes, des bonnes grosses joues et un chromosome en plus. »

Dans ce texte, l’objectif de Caroline Boudet était de dénoncer le poids des mots. Elle poursuit :

« S’il vous plaît quand vous rencontrez une Louise, ne demandez pas à sa mère “Ca n’a pas été dépisté pendant la grossesse?” Soit ça l’a été et la décision de “garder l’enfant” est assumée, soit ça ne l’a pas été et la surprise a été assez importante pour ne pas revenir dessus. En plus, toute mère à une fâcheuse tendance à culpabiliser sur tout et n’importe quoi, alors un chromosome en plus passé inaperçu, je vous explique pas.
Ne dites pas à sa mère “C’est votre bébé malgré tout”. Non. C’est mon bébé, point. Et “malgrétout”, c’est moche comme prénom, je préfère largement Louise. »


Son texte publié aux USA, en Allemagne et en Corée.


Ce cri du cœur, émouvant, a fait le buzz sur Facebook. En 48 heures sont post a été partagé 25 000 fois. Du coup, Caroline Boudet a créé une page Facebook au nom de Louise, afin que ceux qui le souhaitent puissent y déposer un commentaire. La page a déjà reçu près de 7000 likes.

Après l’emballement des réseaux sociaux, le sujet a été repris par les médias traditionnels. D’abord français : Le Parisien, France 3, France Info, BFMTV… puis internationaux : The Mirror, USA Today, The Huffington Post…

En quelques heures, son message fait le tour de la planète, traduit en allemand et même en coréen. Et voilà Caroline Boudet convertie en porte-parole des parents d’enfants atteints de trisomie. Un rôle qu’elle semble accepter d’endosser. A la fin de son texte, elle précisait d’ailleurs :

« Vous pouvez faire tourner et le partager si vous le souhaitez. Car des « mamans de Louise », il y en a 500 nouvelles par an qui se font gâcher une journée par des mots malheureux. Je sais que ce n’est pas fait pour blesser. Il suffit de le savoir. »

Le reportage de Florence Mathieux et Michel Anglade :

Les intervenants du reportage :

- Caroline Boudet, Mère de Louise
- Paolo Castro

Voir : La page facebook Louise and co.
Le texte complet de Caroline Boudet :
[LES MOTS SONT IMPORTANTS]

Elle, c'est ma fille. Louise. Qui a quatre mois, deux bras deux jambes, des bonnes grosses joues et un chromosome en plus.

S'il vous plaît quand vous rencontrez une Louise, ne demandez pas à sa mère "Ca n'a pas été dépisté pendant la grossesse?" Soit ça l'a été et la décision de "garder l'enfant" est assumée, soit ça ne l'a pas été et la surprise a été assez importante pour ne pas revenir dessus. En plus, toute mère à une fâcheuse tendance à culpabiliser sur tout et n'importe quoi, alors un chromosome en plus passé inaperçu, je vous explique pas.

Ne dites pas à sa mère "C'est votre bébé malgré tout". Non. C'est mon bébé, point. Et "malgrétout", c'est moche comme prénom, je préfère largement Louise.

Ne dites pas à sa mère "comme c'est une petite trisomique... etc" Non. C'est une petite âgée de quatre mois qui est atteinte de trisomie, ou qui a une trisomie, comme vous voulez. Ce 47e chromosome n'est pas ce qu'elle EST, c'est ce qu'elle A.Vous ne diriez pas "Comme c'est une petite cancéreuse... etc".

Ne dites pas "ils sont comme ci, ils sont comme ça". Non. "Ils" ont tous leur caractère, leur physique, leurs goûts, leur parcours. "Ils" sont aussi différents entre eux que vous l'êtes de votre voisin.

Je sais que quand on ne le vit pas, on ne le pense pas, mais les mots importent. Ils peuvent réconforter ou blesser. Alors, pensez-y juste une petite seconde, surtout si vous faites partie du corps médical et portez une blouse blanche, rose ou verte.

Je n'ouvre d'habitude pas mes statuts à tous, mais pour celui-ci ce sera le cas. Vous pouvez faire tourner et le partager si vous le souhaitez.

Car des "mamans de Louise", il y en a 500 nouvelles par an qui se font gâcher une journée par des mots malheureux. Je sais que ce n'est pas fait pour blesser. Il suffit de le savoir.
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