Les hommes du Cotentin portent-ils encore des gènes vikings ? Une étude est en cours

L'université anglaise de Leicester et le Centre de Recherches Archéologique et Historique Ancienne et Médiévales (CRAHAM) de l'université de Caen effectuent des prélèvements d'ADN parmi des habitants du Cotentin pour mieux connaître l'empreinte laissée par les Vikings dans la presqu'île.

  • L'étude 
​Qui ? Cette étude -« The Viking DNA Project »- est menée par une équipe de l'université de Leicester en collaboration avec l'université de Caen. Cette université britannique, qui a fait parler d’elle lorsqu’elle a identifié les restes de Richard III, veut comparer les diasporas scandinaves de quatre régions – trois britanniques et une française : la presqu’île du Cotentin nord. 

Pourquoi ? Les chercheurs veulent savoir "quelle a été la contribution réelle des Vikings au patrimoine génétique des hommes du Cotentin ? Et qu'est-ce que cela peut nous dire de la colonisation et du peuplement de cette partie de la Normandie aux IX ème et X ème siècles ?" prévient l'historien Julien Deshayes. L'enquête ambitionne de ressortir les métissages des populations du Cotentin.

Comment ? lundi 15 et mardi 16 juin, les chercheurs se rendent à Valognes pour faire des prélèvements ADN auprès d'une centaine de personnes qui habite depuis plusieurs générations dans le Cotentin. Des hommes essentiellement (porteurs des chromosomes X ET Y) dont le nom a une consonance "scandinave", comme Anquetil, Dutot, Equilbec, Gonfray, Ingouf, Ansgot, Lanfry, Osouf, Osmont, Quetel, Tougis, Tostain, et Raoult etc. Cette stabilité géographique pendant plusieurs générations pourrait être riche d'enseignement pour les universitaires qui conduisent cette étude. 

Les résultats devraient être connus dans un an.

  • Inquiétudes du MRAP
​Le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP) fait part de ses préoccupations : «On craint que cela développe l'idée qu'il y a de vrais Normands et de faux Normands», explique Jacques Declosmenil, président du Mrap dans la Manche. «Dans le contexte actuel de montée de la xénophobie, c'est extrêmement dangereux, certains racistes pourraient par exemple se dire "J'aurai la preuve que j'ai pas de sang arabe." 

Richard Jones, de l’université de Leicester, réfute cette hypothèse : «Nous n'étudions que 2% de l'ADN pour en conclure éventuellement qu'il y a une probabilité qu'autour du Xe siècle une personne ait un ancêtre scandinave.» Tout est donc possible pour les 98% restants.

Julien Deshayes, historien du Cotentin sera notre invité ce midi en duplex de Valognes ! 


Explications et reportage Sylvain Rouil et Claude Leloche
durée de la vidéo : 00h02mn05s
©F3 BN

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