A Gonfreville-l’Orcher (76), la grève des salariés de TotalEnergies est suspendue

Depuis mardi 14 septembre, une partie des salariés de la raffinerie bloquait toute sortie de carburant. En cause : le projet de cession à Air Liquide d’une unité d’exploitation d’hydrogène. Un dialogue social va être mis en place avec la direction.

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Depuis six jours, selon la CGT, 450 salariés sur les 1100 que compte la raffinerie étaient en grève et bloquaient toute sortie de produit raffiné sur le site de Gonfreville-l’Orcher.

Ce qui inquiète les grévistes, c’est le projet de TotalEnergies de céder à Air Liquide l’unité de production d’hydrogène, située au sein de la raffinerie.

Dans un communiqué de presse en date du 14 septembre dernier, les deux directions indiquent :

« Air Liquide et TotalEnergies s’associent pour décarboner la production d’hydrogène sur la plateforme de TotalEnergies en Normandie […] En ligne avec l’objectif de neutralité carbone à horizon 2050 des deux entreprises, ce projet ambitieux s’inscrit dans une démarche de développement durable qui contribuera au développement d’un écosystème hydrogène bas carbone et renouvelable sur l’Axe Seine, progressivement adossé à des technologies comme le CCS et l’électrolyse. »

« C’est vécu par les salariés comme une bombe posée sur notre site »

La CGT affirme être favorable à la décarbonation de sa production d’hydrogène [ndlr : réduire l'empreinte carbone]. Mais ce qui surprend Alexis Antonioli, secrétaire de la CGT de cette plateforme pétrochimique, c’est qu’ « une rumeur d’un projet équivalent il y a quatre ans avait été écartée par la direction du site et par la hiérarchie de notre secteur pour des raisons techniques et de sécurité. Et, là, ils mettent ça sous le tapis. »

Or, ce sont bien les enjeux de sécurité qui inquiètent le syndicat. « Nous n’avons aucun problème avec les investissements qu’Air Liquide souhaite faire sur notre site. Mais nous n’opérons pas comme eux. Cette unité de production d’hydrogène est surveillée 24h sur 24. Si elle est cédée, il n’y aura qu’une tournée d’une heure trente. C’est vécu par les salariés comme une bombe posée sur notre site. »

Sans compter les arguments économiques d’après ce représentant des salariés : « TotalEnergies envisage de vendre notre outil de travail. Actuellement, nous sommes indépendants quant à la production d’hydrogène, un fluide vital pour le fonctionnement de notre raffinerie. Demain, nous dépendrons d’un tiers. Et nous n’avons aucune information sur le prix auquel l’hydrogène nous sera vendu ensuite par Air Liquide. »

« Pourquoi tout cela se fait-il sous le sceau du secret ? »

Au-delà, la CGT restera vigilante pour que ce projet ne soit pas la première étape vers la sous-traitance d’autres activités. Des craintes en grande partie partagées par Jean-Paul Lecoq, député communiste de Seine-Maritime. « Le projet est intéressant » explique-t-il. « Mais cette association mérite des explications. Pourquoi tout cela se fait-il sous le sceau du secret ? »

Pour l’ancien maire de Gonfreville-l’Orcher, ce projet ne doit pas être le début de la découpe de la raffinerie. «  Il est indispensable de travailler sur les questions environnementales mais cela doit se faire en transparence avec les salariés, les syndicats, les associations environnementales, les élus du territoire et nationaux. La transition écologique de l’économie ce n’est pas la loi du marché qui doit la présider. Il faut que les acteurs publics puissent s’investir » poursuit-il.

Ce lundi 20 septembre, l’assemblée générale des salariés a voté la suspension de la grève. Un dialogue social doit être instauré avec la direction. Mais la CGT se dit prête à agir de nouveau, si les négociations n’évoluent pas dans les jours à venir.

De son côté, la direction n’a pas souhaité répondre à nos questions.

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