Les rappeurs normands sont chaque soir dans le petit journal de Yann Barthés les héros d'un programme court écrit par les créateurs de "Bref". Dans une tribune du Huffington Post, une ex-Femen aujourd'hui journaliste les montre du doigt comme les ambassadeur "du sexisme ordinaire esprit Canal".
le duo normand sur canapé, à l'antenne depuis la rentrée sur Canal +, n'est franchement pas la tasse de thé d'Eloîse Bouton," ex-Femen militante et journaliste indépendante." Dans une longue tribune publiée lundi sur le site du Huffington post, elle écrit tout le mal qu'elle pense des personnages joués par les rappeurs Orelsam et Gringe. La version télé de leur clip "bloqués" servie chaque soir dans le petit journal de Yann Barthés lui fait voir rouge.Au nom de l'humour et sur fond de coolitude adulescente, le sexisme est roi. C'est ça l'esprit Canal ?
"Une cascade de blagues dégueu de prépubères (et encore, c'est une insulte à l'adolescence) pour vous servir mesdames. "Je me suis branlé tellement fort que j'aie réussi à faire du feu", "Ca te dérange si demain matin je pars tôt pendant que tu dors et je te donne plus jamais de nouvelles ? Ca me manque de faire ça". Ben ouais, un mec ça jouit et puis ça part. Parce qu'au-delà des clichés sexistes, le programme excelle dans la resucée de poncifs peu gratifiants pour les hommes, et les rappeurs de surcroît, les réduisant à des frustrés immatures, obnubilés par leurs pénis et allergiques à l'aspirateur."
écrit elle en décrivant par le menu le 4 ème épisode du programme court.
Pour elle, les rappeurs normands n'en sont pas à leur coup d'essai en matière de sexisme. et de rappeler la polémique datant de 2009 autour d'un des premiers clips du Caennais Orelsan "Sale pute"; ou la condamnation en 2012 pour les paroles de "Courez, courez" pour des mots à l'adresse d'associations féministes.
L'outrance verbale et la provocation sexiste ne sont-il pas la base de ce rap où le trait est grossièrement et volontairement forcé, comme pour renvoyer à ses consommateurs une image caricaturale ?
"j’ai fait un clip qui justement montre que c’est une parodie, j’y ridiculise le mec bourré qui dit n’importe quoi, jusque dans le refrain R’nB, il y a de l’ironie, et elles n’ont jamais visionné cette vidéo. Les féministes ont fait énormément de choses bien, et elles continuent, mais elles sont aussi un peu à côté de la plaque, déconnectées de la culture des jeunes en tout cas" explique Orelsan à Gala à l'occasion de la sortie au cinéma en décembre de son premier film "Comment c'est loin", en revenant sur l'affaire l'ayant médatisé.
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Le programme court "Bloqués" dans sa version fiction revisitée par les créateurs de "Bref" n'a aucune circonstance atténuante pour la féministe militante.
#Bloqués s'ajoute à la liste périmée des programmes pensés par des hommes pour une tranche d'hommes non identifiée (et on s'en félicite).
Bruno-Navo Muschio, l'un des deux auteurs de la série, lui a répondu sur Twitter.
J’ai bien réfléchi et je dois concéder mon égoïsme sur ce coup : je préfère les sales blagues au féminisme partout tout le temps.
— Bruno -Navo- MUSCHIO (@Navo_) 22 Septembre 2015
Désolé féminisme ! Le reste du temps, je me battrai pour toi, mais au moment de rigoler, je te tourne le dos. Pareil pour toi, anti-racisme.
— Bruno -Navo- MUSCHIO (@Navo_) 22 Septembre 2015