La Cour de cassation a décidé ce mardi que le rappeur bas-normand sera jugé une troisième fois pour provocation à la violence envers les femmes, pour les textes de ses chansons interprétées lors d'un concert à Paris en mai 2009.
Poursuivi par des associations féministes, Orelsan (Aurélien Cotentin de son vrai nom), 32 ans, a dans un premier temps été condamné le 31 mai 2013 à mille euros d'amende avec sursis pour injure et provocation à la violence envers les femmes. Le tribunal correctionnel de Paris avait considéré la phrase "les féministes me persécutent (...), comme si c'était d'ma faute si les meufs c'est des putes", comme une injure sexiste.
Pour "renseigne-toi sur les pansements et les poussettes, j'peux t'faire un enfant et t'casser le nez sur un coup de tête", ainsi que "ferme ta gueule ou tu vas te faire marie-trintigner (...)", Orelsan avait été reconnu coupable de "provocation à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur sexe".
Orelsan avait fait appel et le 14 mai 2014, la Cour d'appel de Paris avait jugé que les poursuites étaient prescrites et ne s'était pas prononcée sur le fond du dossier. Le parquet général et les cinq associations féministes (les Chiennes de garde, le collectif féministe contre le viol, la Fédération nationale solidarité femmes, Femmes solidaires et le Mouvement français pour le planning familial) avaient alors formé un pourvoi en cassation.
Dans sa décision rendue mardi, la Cour de cassation a estimé que la cour d'appel ne pouvait pas "prononcer d'office la prescription de l'action publique sans avoir permis aux parties d'en débattre". Ainsi, les hauts magistrats ont annulé la décision de la cour d'appel de Paris et renvoyé le dossier devant la cour d'appel de Versailles pour qu'Orelsan soit rejugé. Dans leur pourvoi, les associations font valoir qu'une commission rogatoire du juge d'instruction était bien venue interrompre la prescription.
Dans une précédente affaire, poursuivi par l'association "Ni putes ni soumises" pour sa chanson "Sale pute", qui avait suscité une vive polémique en 2009, Orelsan avait été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris en juin 2012.