Arbustes, rosiers et oliviers : quand planter en Normandie, et comment s’adapter au changement climatique au jardin ?

Exceptionnellement doux, cet automne ressemble davantage à un printemps. Courez au jardin, il est temps de planter vos arbustes et vos plantes ! Et le changement climatique a des conséquences, parfois inattendues, sur la pousse des végétaux.

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« Plantez maintenant ! » C’est le slogan des automnales, une opération menée chaque année depuis 22 ans par la chambre d’agriculture de Normandie. Les trois premiers week-ends d’octobre, des pépiniéristes et horticulteurs de toute la région ouvrent leurs portes aux jardiniers amateurs et leur dispensent des conseils. Selon le dicton pourtant, « c’est à la Sainte Catherine que tout bois prend racine », soit le 25 novembre…

Jean-Paul Thorez, jardinier et agronome normand, nous le confirme : « A cette date les arbres ont perdu leurs feuilles et n’ont donc plus besoin de leurs racines. Ça veut dire qu’on peut sans problème les arracher pour les replanter ailleurs. Et si on les replante tout de suite ils vont se mettre à faire de petites racines. Le sol n’est pas encore refroidi(…) et le fait de faire ses racines va faciliter le redémarrage au printemps suivant. » 

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Jean Paul Thorez , jardinier agronome ©France Télévisions/ A.Pinault

Plantés en automne, ils résisteront l’été

Mais alors, ne faut-il pas attendre plutôt fin novembre pour faire ses plantations?

« Non, vous pouvez planter vos arbustes dès maintenant. Pour tous les végétaux, l’essentiel c’est de planter en automne, avant l’hiver » recommande Françoise Philippe, chargée de mission horticulture à la chambre d’agriculture de Normandie.

Les végétaux qui se seront bien enracinés avant l’hiver seront plus résistants et auront moins besoin d’eau l’été suivant.

Avec le changement climatique, les sècheresses sont plus nombreuses dès le printemps. Les végétaux plantés à l’automne résisteront mieux et n’auront pas besoin d’être arrosés.

Françoise Philippe, chargée de mission horticulture à la chambre d’agriculture de Normandie

Le climat change la donne

Autre incidence du changement climatique, ressenti dans toute la France en ce mois d’octobre : des températures anormalement élevées. Conséquence incroyable : dans la région de Toulouse, des cerisiers et des poiriers sont en fleurs ! Dans l’article de nos confrères de France 3 Occitanie, le botaniste du Muséum d'histoire naturelle de Toulouse avance des pistes : "Ces floraisons s'expliquent par le fait que nous avons les mêmes durées du jour (de lumière) qu'au printemps, ce qui est normal. Cette année ce sont aussi les mêmes températures, ce qui est anormal. Il va falloir sélectionner, s’adapter aux contraintes climatiques et donc planter des espèces qui correspondent davantage au climat méditerranéen."

 

Qu’en est-il en Normandie ? A priori, les poiriers ne fleurissent pas chez nous, mais Françoise Philippe a observé de jeunes feuilles sur des hêtres ces derniers jours. « Ils vont s’en remettre » pense la chargée de mission à la chambre d’agriculture. Mais ce que tout le monde ignore, c’est comment les arbres réagiront si chaque année, ils se mettent à faire de nouvelles pousses à l’automne.

Avec le changement climatique, certaines essences pourraient-elles se sentir pousser des ailes, jusqu’en Normandie ? Par exemple, pourrons-nous bientôt récolter des olives chez nous?  Non, répond l’agronome Jean-Paul Thorez : si les oliviers peuvent pousser en Normandie, ils ne donneront en revanche pas de fruits. Ces arbres méditerranéens ont en effet besoin de beaucoup de lumière. « Dans les scénarios du changement climatique, la température augmente mais l’ensoleillement n’augmente pas. » explique Jean-Paul Thorez.

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Jean-Paul Thorez, agronome, répond à la question : vrai ou faux nous pourrons bientôt récolter des olives en Normandie? ©France Télévisions/ A.Pinault

Des espèces exotiques sont adaptées à la Normandie, certaines même depuis longtemps : originaire des montagnes de l’Himalaya, « le rhododendron pousse en Normandie depuis deux siècles ! » rappelle Françoise Philippe.

Mais quelles espèces sont le mieux adaptées au nouveau climat normand ?

On pense que les végétaux vont s’adapter au climat. Mais on ne sait pas précisément quelles espèces vont résister sur le long terme. Alors quand on plante une haie, il vaut mieux ne pas faire du mono espèce, au risque de tout perdre. Il vaut mieux diversifier

Françoise Philippe, chargée de mission horticulture à la chambre d’agriculture de Normandie

Personne n’est mieux placé que le pépiniériste ou l’horticulteur près de chez vous pour vous conseiller. La chambre d’agriculture de Normandie en a compté plus de 200 dans la région. Elle a répertorié sur une carte les professionnels volontaires et engagés dans une démarche de conseil.

Météo France prévoit encore de beaux jours d’ici la fin de la semaine, alors, rendez-vous chez votre pépiniériste, et, à vos pelles !  

 

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