Le musée de Bayeux est fermé jusqu'au 30 janvier. Les scientifiques sont à pied d'oeuvre pour analyser 4 mètres de la célèbre tapisserie de la Reine Mathilde. Une étude à la fois historique et de l'état de conservation de l'oeuvre qui va s'étaler sur plusieurs années.
Des photos en lumière normale, infrarouge et ultraviolette. Dés prélèvements. Pour un peu, on pourrait se croire dans un épisode des Experts. Sauf que l'objet de toutes les attentions n'est pas un corps mais une toile de lin mesurant quatre mètres. Les experts sont bien des experts, des scientifique issus de trois laboratoires et centres de recherche venus ausculter sous tous les angles et toutes les coutures la célèbre tapisserie de la Reine Mathilde. C'est la raison pour laquelle le musée de Bayeux est fermé jusqu'au 30 janvier.
Et il le sera tous les ans, à la même période de l'année, durant un certain temps. Car ce programme d'étude, mis en place par la Ville de Bayeux et le Ministère de la Culture, doit se dérouler sur au moins cinq années. Celui-ci vise un double objectif. Il s'agit tout d'abord d'une étude historique de l'oeuvre permettant d'en révéler les éventuels secrets.
Il s'agit aussi d'évaluer son état de conservation. Sur ce point, les premières observations tendent à montrer que le dispositif de conservation (filtrage de l'air et des UV, contrôle de l'humidité et de l'éclairage) mis en place en 1983 lors de l'installation de la tapisserie dans le musée fait correctement son travail.
Cette étude a nécessité le déplacement de la tapisserie. Une courte distance (4 mètres), certes, mais une opération très délicate pratiquée seulement trois fois en 33 ans et qui aura mobilisé une soixantaine de personnes durant une journée.
Reportage de Suzana Nevenkic et Emilien David
Intervenants:
- Clotilde Boust, responsable de l'imagerie du département recherche du C2RMF
- Antoine Verney, conservateur en chef des musées de Bayeux