La Région l’avait exigé : un nouveau plan de bus scolaire est entré en vigueur dans le Calvados… Au grand dam de certains élèves et de leurs parents ! Pour faire face à la pénurie de chauffeurs, des arrêts ont été supprimés. Pire : contrairement à ce qu'affiche le nouveau plan, certains arrêts ce matin n'ont pas du tout été desservis.
« C’est encore pire ! » s’exclame Sandra, maman d’un collégien de 3e habitant à Frénouville (Calvados). Ce lundi 25 septembre 2023, au matin, son fils n’a encore pas pu prendre le bus pour se rendre au collège Villey-Desmeserets à Caen.
Un nouveau plan de transports pour les bus scolaires
Pourtant, le réseau de transport Nomad a mis en place un nouveau plan pour les bus scolaires depuis ce lundi. Un plan réalisé en urgence, pour tenter de remédier à la pagaille liée à une pénurie de chauffeurs.
Le président de Région Hervé Morin avait fixé un ultimatum au prestataire du réseau Keolis avait jusqu’à vendredi 22 septembre pour amener des "améliorations sensibles avec un rétablissement progressif des services suspendus" et avait demandé des "propositions quant au dédommagement des usagers ayant subi le désagrément de la suppression régulière d'un service Nomad Car."
Ainsi, sur la ligne 110, très impactée depuis la rentrée, le nouveau plan de transport présenté ce 22 septembre annonçait la suppression de l’arrêt de 7h34 à destination du collège Villey-Desmeserets, mais le maintien de celui de 7h20 (avec une arrivée prévue à 7h51 au collège).
Nouveau plan de transport : "On nous prend pour des idiots"
« On supprime un arrêt sur deux le matin, idem le soir, idem le mercredi midi. Les collégiens et lycéens ne vont pas tous pouvoir entrer dans le bus, c’est évident, déplore Sandra. On nous prend pour des idiots. »
Cette maman n’est pas la seule à être remontée ce matin, et pour cause : à Frénouville, le bus de 7h20 ne serait finalement même pas passé ce matin, selon certains parents... D'autres, comme Julie, ont une version différente: "Le bus est bien passé, c'est celui que mon fils aîné prend pour aller au lycée Rostand. Mais le chauffeur a dit aux collégiens qu'il ne s'arrêterait pas au collège, et leur a donc dit de ne pas monter dedans".
Quelle que soit la version, le résultat est le même : pour la 4e semaine consécutive, les parents ont dû « s’arranger » entre eux pour déposer leurs enfants « en catastrophe » au collège. Et ils ne savent pas comment va se passer le retour ce soir.
"Les lycéens, eux, n'ont plus le choix : ils n'ont qu'un seul bus pour rentrer, et pas avant 18h24", explique Julie.
Sandra a écrit ce matin au réseau Nomad, pour dire à ses dirigeants que "la situation est plus que critique pour tout le monde parents, enfants. "
Depuis la rentrée, des bus sont supprimés, sont censés passer et ne passent pas, passent 7 minutes avant et n’attendent pas, sont bondés et surchargés et ne peuvent pas prendre tous les enfants qui restent sur le trottoir et se retrouvent potentiellement en danger et seuls. Cessez de vous dédouaner et de dire que vos équipes sont concentrées sur le plan de transport. Nous n’avons jamais vécu de tels bouleversements, incohérences, mise en danger pour nos enfants à cause d’un service payant et non rendu par vos services de transport !
Sandra, mère d'un collégien de 3e, habitante de Frénouville (14)
Le transporteur lui répond dans la foulée : "Votre colère est tout à fait légitime et nous ne nous satisfaisons évidemment pas de la situation." L'interlocuteur du réseau Nomad lui écrit également ne pas être encore en mesure d'expliquer pourquoi le bus de 7h20 n'est pas passé ce lundi à Frénouville, sur cette ligne 110 "fortement impactée". "Pour ce qui est du dédommagement, conclut l'interlocuteur, vous serez bien évidemment informé dès qu'une solution aura été retenue".
Un manque de conducteurs "qui s'est encore accentué"
Le transporteur annonçait la couleur dès vendredi sur les réseaux sociaux : le retour à la normale ne peut pas être envisagé partout, en raison du "manque de personnel de conduite, qui s’est encore accentué".
Le nouveau plan de transport de Nomad est provisoire jusqu'aux vacances de la Toussaint. "La Région Normandie et les transporteurs poursuivent leurs actions pour que cette situation ne reste que temporaire et qu’à compter du 6 novembre, des améliorations notables et durables soient mises en œuvre" .
Pour faire face à la pénurie de chauffeurs, "d'autres moyens de transport" seraient notamment à l'étude. En attendant, certains parents devront continuer à exercer, quotidiennement et à leur frais, le métier de transporteur.
