En première instance, le tribunal de grande instance de Coutances l'avait condamné à deux ans d'emprisonnement, une peine "illégale", supérieure à ce que la justice est autorisée à prononcer. La cour d'appel a donc ramené la sanction à un an de prison. C'est le maximum prévu par le code pénal.
En première instance, au mois de février, Vincent Reynouard avait choisi d'assurer seul sa défense à la barre du tribunal. Ce mercredi, il était absent à l'audience de la cour d'appel, mais il était représenté par un avocat venu avant tout faire le procès de la loi Gayssot qui pénalise le négationnisme. Dans une vidéo publiée récemment sur internet, il parle d'ailleurs d'une "pseudo loi Gayssot" qui n'aurait d'autre fonction que "de faire condamner des adversaires politiques".
Vincent Reynouard était poursuivi pour "contestation de crime contre l'humanité". Dans une vidéo postée au début de l'année 2014 à quelques mois de commémorations du soixante-dixième anniversaire du débarquement, il remettait en cause l'existence de l'extermination des juifs d'Europe. Cet ancien professeur de mathématiques assimilait en outre la participation de jeunes bas-normands à des voyages d'études à Auschwitz à "un embrigadement au nom du devoir de mémoire". Dans ce film de 45 minutes, il s'en prenait aussi à deux associations, Dday-Overlord et Westlake Brothers Souvenir.
La cour d'appel de Caen l'a condamné à un an d'emprisonnement. L'arrêt ne prévoit pas d'amende (en première instance, il avait aussi été condamné à verser 35 000 euros). Dans une récente vidéo publiée sur internet, Vincent Reynouard avait clamé qu'il refuserait de verser le moindre centime. Il assure d'ailleurs être convoqué prochainement par la police judiciaire qui le soupçonne d'avoir lancé une souscription publique visant à régler une amende correctionnelle, ce la loi interdit. Il certifie avoir lancé cet appel aux dons pour subvenir à ses besoins. "La république a fait de moi un paria" estime-t-il (l'Education Nationale l'a radié en 1997 pour avoir développé ses thèses pendant ses cours de mathématiques). Il assure que la justice cherche avant tout à le "baillonner". Depuis sa condamnation en première instance, il a pourtant publié une vingtaine de ses "éditoriaux" sur internet. Ils sont toujours en ligne.
Le reportage d'Alexandra Huctin et Cyril Duponchel